jeudi 12 mai 2016

Rosa d'Ouro/sur quelques-unes


Rosa d’Ouro. Ce nom est celui d’une femme usée par les années, une qui a beaucoup enfanté, travaillé, nourri. Une qui s’est levée tous les matins de bonne heure, une qui n’a jamais pris le temps de rester au lit, à se reposer. Elle habite dans le quartier d’Alfama, à Lisbonne, elle n’y est pas née, non, elle vient du Douro, comme son nom l’indique. Sa cuisine est nourrissante et a bon goût. Bientôt, elle sera grand-mère pour la quatrième fois.
 

Rosa d’Ouro est une jeune et jolie femme de la vallée du Douro dont le mari amoureux a aimé le nom au point de le donner à un des camions de sa flotte routière. O rio d’oro, Douro, dit la chanson. Le fleuve aimé d’Oliveira coule silencieusement dans la mémoire.

Rosa d'Ouro. ce nom est celui d'une jeune fille noire, originaire de Luanda. A 17 ans, elle est en train de mourir du sida dans un hôpital de Lisbonne. Après le 25 avril, son maître l'a ramenée avec lui au Portugal. Docile comme un chien, avait-il dit à sa mère pour justifier sa présence. La fin des colonies amenait certaines compensations. Maintenant (agora) Rosa va mourir loin du Douro.
                  
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Rosa d’Ouro. Ce nom est celui d’un travesti métisse, originaire du Cap-Vert qui danse tous les soirs à Belem et parfois finit sa nuit chez M. l’Ambassadeur de Norvège. Il a une rose tatouée  sur le bras gauche, celui du cœur, aime-t-il dire quand on lui pose une question sur la signification de cette fleur un peu obscène dessinée sur sa peau brune. C’est un être délicat et doux qui peut se révéler violent si on insinue sur son compte des choses qu’il n’aime pas entendre.
 
Rosa d'Ouro. Ce nom est celui d'une femme de quarante ans, qui vit à Tarascon, dans les Bouches-du-Rhône, et qui est originaire de Lisbonne. Pour parler d'elle, le plus important est d'évoquer la mission qu'elle s'est fixée: sauver les enfants de la nuit. Il faut comprendre, les sauver de la nuit, du mal qui s'exerce en secret la nuit et qui détruit les enfants perdus. Aussi toutes les nuits, une fois ses propres enfants endormis, Rosa d'Ouro sort et parcourt les rues les plus sombres à la recherche des petites victimes dont elle connaît certaines, rencontrées lors de visites dans certains foyers où elles sont retenues. Rosa doute que ces enfants soient protégés réellement. La preuve, dit-elle, c'est que la nuit on les découvre errants, à la merci de toutes sortes de prédateurs.

 

1 commentaire:

  1. Rosa Carneiro, c'est notre amie de Tourem. Elle vit à Lyon depuis longtemps mais a conservé sa maison au village. Rosa, à Lyon, comme à Tourem attend chaque jour le retour de sa fille Adélia. Adélia a disparu en septembre 2012, juste après notre visite à Montalegre et au village.
    Rosa, est dans mes amies Facebook. Dans mes Carnets, je n'ai pas parlé d'elle. J'attends qu'Adélia revienne !

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