SCRIVERE di Lucetta Frisa
La percezione del buio nello studio
mi insegna a non dimenticare
gli oggetti del giorno incolori e orfani
che scintillano assenti nello specchio.
Calma, nella notte,non invento nulla
neppure una parola logica- scrivo
respirando, tocco l’alfabeto infantile
che inavvertitamente si è fatto adulto.
Non ho imparato nulla di ciò che volevo sapere
Qualcosa scrivo ma dimentico o ricordo
fuori di me. Senza sforzo.
Il dolore c’è stato prima.
La percezione del buio nell’alta attenzione
ha distrutto
lo sfondo, invaso carne e cervello
che provano nuovi sopori.
E’ così facile scrivere. Lascio alla luce
ogni angoscia, pongo la mano sulla penna,
la stringo. Mi porta via,cieca.
Sur le blog de Fabrizio Centofanti, La poesia e lo spirito
Une tentative de traduction:
Écrire,
Lucetta
Frisa
Percevoir
l’obscurité dans le bureau
m’apprend
à ne pas oublier
les
objets du jour, sans couleur et orphelins
qui
brillent d’absence dans le miroir.
Au
calme, je n’invente rien dans la nuit,
pas même
une parole logique, j’écris
comme je
respire, me servant de l’alphabet d’enfance
qui sans
me prévenir est devenu adulte.
De ce
que je voulais savoir, je n’ai rien appris,
écrivant
une chose, l’oubliant ou pas,
mais
hors de moi, fuyant sans effort.
La
perception du noir dans l’attention
la plus
haute a troué le fond, envahi
la chair
et l’esprit, créé de nouveaux sommeils.
Si
facile, écrire. J’abandonne à la lumière
toute
l’angoisse, je pose la main sur le stylo,
je le
saisis. Et il m’emporte au loin, aveuglée.