mardi 24 mai 2016

La reposée de Corinne, et les noms d'Adalbert vont nous fournir asile de mots.

Tout commence le matin.
Ecoute cette phrase, qu'entends-tu?
Entreprendre une journée?
Le matin commence, toujours.
Poursuit les rêves de la nuit.
Comme Corinne qui notait tous ses rêves.
Je ne sais pas qui est cette femme, mais tout est à neuf chaque matin.
À neuf et usé. Recommencé. Me suis-je déjà lavé les dents.
Mais neuf tout de même.


Vivre ainsi le nez dans les livres?
Les yeux ouverts. Découvrir la langue suisse.
Laquelle?
La nôtre mais différente un peu.
Et?
Buvons ce café un peu trop léger à mon goût toutefois.
J'ai voulu acheter un café un peu moins cher que d'habitude et, avoue Bosseigne, je me suis trompé.
Moins bon?!
Heureusement le matin frais réveille aussi notre esprit!
Et mes retrouvailles avec cette île, la Suisse, retrouvée ce matin en lisant Corinne Bille et Maurice Chappaz qui fut son compagnon. Dans la courte biographie à la fin du Salon Ovale, il écrit, dans cette langue suisse que j'aime tant, : "Corinne Bille quittera Veyras chaque année pour de brèves, urgentes et bienfaisantes reposées au Tessin, chez un ami de jeunesse fidèle, l'architecte André Kummer."
C'est une langue en effet, a concédé Bosseigne, visiblement surpris.
J'aime la reposée. J'aime un ami de jeunesse fidèle parce que c'est la jeunesse qui est fidèle.

Mon parent m'a regardée, a souri. Te revoilà, a-t-il dit. Mais je n'étais jamais partie, ai-je eu envie de dire.

Et puis il y a Chandolin. Non seulement le Jorat de Gustave Roud, mais Chandolin de Corinne Bille. Et aussi cette manière de Stifter, oui, je sais, ce n'est plus la Suisse comme île, mais tant de ressemblances, et puis cette partie de l'Autriche devenue tchèque est une sorte d'île, comme si pour nommer des arbres, non pas de leur nom scientifique ou de leur appellation courante, mais comme les humains, on avait besoin d'un vrai nom qui les individualise.
Les humanise aussi, non? a questionné Bosseigne visiblement intéressé. Où ça?
Dans Le sentier forestier.

Mais j'avais à faire.
Ne pouvais aller plus loin.
Entreprendre une tâche ménagère.
Préparer une maison.
Images de la Suisse. Les Cahiers du Sud.
Marseille, 15 avril 1943.
Nous n'étions nés ni l'un ni l'autre.
Et ce matin, laisser sur la table en compagnie les deux livres.
À se jouxter comme nous, mon Bosseigne.
Jusqu'à plus tard.





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