lundi 2 mai 2016

Comment dit-on longer en portugais, langue maritime?

Le vent violent a chassé la pluie.
Et Bosseigne, parti en ville dès le matin tôt.
Sa parente, devant un café, à soupirer, avant d'entreprendre le jour.
De retourner voir les radis et d'en éclaircir encore une partie.

Aligner à nouveau les petits cadavres filiformes, rouges et blancs.
Avant de les porter aux poules qui en feront festin.
Il faut, comme le vent chasse les nuages, se débarrasser de la mélancolie de la nuit.
Regarder en face la lumière du jour qui fait pleurer les yeux.
Poussières.


D'où vient la saudade, nul ne le sait. Aucun locuteur français ne l'éprouve. Il utilisera plutôt mélancolie, bile noire, idées noires, se servant d'une couleur plutôt que d'un sentiment vague et presque agréable, une nostalgie sans la douleur du regret. Ce matin, est-ce que j'éprouve mélancolie ou saudade? Faut-il être portugaise pour avoir le droit de la sentir en soi, cette fameuse saudade? Salée comme les larmes et la mer?

Le vent appelle la mer.
Sur les lèvres on s'attend à trouver goût de sel.
Mais non.
Longer est un verbe aimé.
Longer le rivage.
Je ne m'imagine pas longer autre chose que la mer.
Et ma nostalgie est celle de la mer.

Pourtant la terre a besoin de moi. 
Planter, éclaircir, nourrir.
La mer se suffit à elle-même.
Lointaine même en longeant son rivage.

Comment dit-on longer en portugais, langue maritime?
Combien de lettres?
Combien me manque ce matin la mer où il n'est nul besoin d'éclaircir des semis.

Radis, rabanete en portugais.




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