vendredi 31 juillet 2020

La condamnation à mort de l’auteur de l’attentat de Boston annulée/ça qui nous poursuit


À la radio ce matin, est évoqué le marathon de Boston, la course, Spinoza contre Descartes, corps et psyché. Puis, sur le net, cette information de la nuit :

La condamnation à mort de l’auteur de l’attentat de Boston annulée. Une cour d’appel fédérale de Boston a annulé vendredi la condamnation à mort de Djokhar Tsarnaev pour l’attentat à la bombe du marathon de Boston en 2013, et renvoyé le dossier au tribunal compétent pour décider d’une nouvelle peine. L’arrêt de 182 pages a estimé que le juge qui a présidé le procès n’avait pas “respecté les standards” d’équité lors de la sélection des jurés, alors qu’il est apparu que deux d’entre eux ont menti. Le jugement a rendu “furieuses” les familles des victimes, selon le Boston Globe. “Je ne comprends pas. C’est simplement terrible qu’il puisse vivre sa vie. Ce n’est pas juste”, a affirmé au quotidien Patricia Campbell, dont la fille a été tuée dans l’attaque. La cour n’a annulé que la partie du jugement portant sur les chefs d’inculpation passibles de la peine de mort. Même si cette annulation était confirmée après réexamen, Djokhar Tsarnaev demeurerait donc condamné, a minima, à la prison à perpétuité, a prévenu la cour d’appel.


Une vie contre une vie, loi du talion. 
Plus encore.
Revenons.



"Déjà à Boston, Djokhar.

M’avait poussé à me questionner.

Pourquoi ce jeune garçon plutôt joyeux a-t-il suivi son frère aîné dans sa course de mort ? J’ai longuement regardé son visage. Ouvert et franc.

En apparence ?"

(extrait de Ça qui me poursuit, à paraître en octobre aux Éditions du Dessert de Lune )

Réflexions matinales, fraîcheur mouillée de l'herbe qui contredit la prévision de canicule et raffermit le désir d'aller plus avant. Où? En l'espace de quinze jours, une huppe trouvée est morte, une fête a eu lieu, des poètes ont traversé notre maison, presque aucune photo n'a été prise, un chat est mort, le virus menace sournoisement nos étreintes, une lecture a eu lieu devant des vraies personnes, les courgettes ne poussent pas, par contre les framboises, le temps manque, un poète traduit en anglais l'ignorance des bêtes, on en attend on ne sait quel apaisement, la fêlure s'est agrandie au tableau entier, mais l'entaille est peu profonde, il (le peuplier) survivra à moins que l'arrêté municipal ne le condamne définitivement... et la mer illusoire nous donne joie du corps et mouvement retrouvé. En attendant?

une huppe de papier/SD

jeudi 23 juillet 2020

Ich: Saint Roch?




Et un jour vous vient un chien, se dit Ich en contemplant l’animal indécis.
Chien hirsute et tendre, qui lèche la main blessée de l’inconnu.
Ich devenu Saint Roch ?
Au matin, il a trouvé un cadre brisé en mille morceaux dans le salon.
Ich s’en est étonné. La photo n’avait pas été abimée, mais ce qu’elle montrait d’un désastre s’en est trouvé ravivé.
Ich s’est accroupi, navré et en même temps séduit par la beauté des éclats de verre.
La veille un animal aimé était mort de l’autre côté de la frontière.
Et Ich avait revu la mer.
 
Depuis quelques jours, Ich se parlait à voix haute. Écrivait à voix haute, aurait dit Annie D.
Et ce chien venu et reparti sous l’orage, de quoi était-il le signe ?
Ich se demande comment faire avec la grammaire et le monde.
Par exemple, comment écrire un nom sans indiquer qu’il n’appartient ni au masculin ni au féminin mais à l’humanimal ?
Ich, tu dérailles, l’avertit Annie qui, même absente, sait réprimander Ich.
Levons l’ambiguité, déclarons la guerre à.
Non, répond simplement Ich, et il s’aperçoit que le chien a décampé.
L’orage est fini.
Je l’aurais appelé Lulu, pense-t-il.
Ni vu ni connu.


mercredi 22 juillet 2020

le conte des fils à compter sans relâche


Le Petit dit mes yeux je les tiens
ouverts pour voir rentrer au port
(là où je ne suis pas où plus rien)
la nef d’Ulysse et mon père
et il s’endort malgré le vent
qui aère l’encre et dessèche
les cendres dans les collines
Le mollah des fleurs les boit
en compagnie d’un lapin blanc
un thé de marbre à déguster
au saint cimetière des pierres

Où plus rien ne se tient face au
vent celui qui descend de haut
on le prend de biais et on cède
sa place au premier des aèdes
venu

Où est qui saura d’un trait
raviver un monde éteint fini
sans paroles à force de cris
amas criblé pelleté rejeté
au trou creusé dans la roche
par tant de mains et pioches
o lettre ouverte sur la faim
lettres qu’en faire quelle fin
trouverons-nous à nos jeux



Où la rivière devient fleuve
même si se croit toute neuve
fiancée
a le visage plissé plié se tord
débris brisé ronge son corps

rien ne nous arriverait plus ?



Vraiment ça existerait sans moi
demande l’enfant à petite voix
arbres terre herbe vent soleil
lune ventoux et les merveilles
vraiment un monde sans moi
ça pour quoi

 
Dessin SD



vendredi 10 juillet 2020

Monde enviré, tournesolé!

(64)

Passer de Ilch à Ilche et pourquoi pas Milche ?
Ou… ?
Te disant se disant d’autres posent de vraies questions, ouvrent des chemins. Toi ?
Libellule et papillon.
Elle, il.
Monde tournesolé, brûlant, glacé.
Enviré.
Et toi, Ilch, Ilche, Milche ?
Voie lactée, ô blanc ruisseau.
Dans ta main de jardinier, la barre de milky way fond lentement.
Assourdissant chant des cigales tel mille Reines de la Nuit.
Mille Ilch ?
Se taire s’enterre au jardin.
Cigales envolées hors du trou.
Exuvies à collecter.
Seul sans nom Ich végète.
Jusqu’à la nuit.

mardi 7 juillet 2020

Tu cherches quoi comprendre et ne vois rien!


(62)



À nouveau étonnement.
Étonnement de Ich et Ilch confondus.
Qu’une lettre si petite soit si puissante a de quoi étonner.
La lettre -l-, 12° de l’alphabet, tente de s’imposer par toutes sortes de ruses amusantes. Cinquante fois s’il faut.
Comme cet oiseau. Blanc sur le pont gris.
Et celui d’hier, une huppe, presque aveugle.
Deux ailes. 
Tâtonnante huppe si belle.

Ilch l’a tenue dans sa main.
Tombée d’un nid ?
Quoi veut-elle lui dire ? Ou rien ?
Rien veut dire et pourtant elle.
Peut-être il, la huppe?
Tu cherches quoi comprendre
Ne vois rien.
Ni les nuages ni le chat.


La huppe dirait ces mots par exemple et toi ?
Si j’ajoute un -l- à mon nom, un seul, répond Ich,
y voir mieux dès le jour levé peut-être ?
Écrire sur un tesson 12, 50, 2, 4. 
Déposer sur la terre avec précaution.
Puis signer: 
I L C H.

samedi 4 juillet 2020

Le cadeau de A.Noudy.

Ich en a la tête qui tourne.
Ne sait à quel nom se vouer.
Tourne, girasole, soliloque.
Ce qu'il a vu aujourd'hui va le combler pour longtemps, croit-il.

Sur le pont marchait un jeune oiseau blanc et les autos ralentissaient.
S'arrêtaient pour regarder l'oiseau.
Pour l'éviter.
Pour lui faire passage.

Ich se sent des ailes, Ilch, c'est joli aussi, se dit-il.
Ne pas confondre avec Ilitch. Pas question.
Non Ilch, comme Ilse. C'est ça, se dit le jardinier, c'est ça.

Ich a acheté au marché 4 plants de lantana et s'en réjouit aussi.
Et une amie, A. Noudit, lui a offert un guide de Marseille.
Ainsi Ilch ne se perdra plus.
Enfin, presque. Parce que le guide est ancien. Date des années 50.
Mais aucune importance puisque désormais Ich s'appelle Ilch.
Pourquoi ne pas aller jusqu'à Ilche? Ou Inche?
Non, plutôt Ilch.
Il va falloir le mettre à l'épreuve de la nuit, ce nouveau nom, pense Ich.
En attendant, arroser, désherber, planter.

Puis se remettre au travail et clore la recherche.
Et retourner à Marseille, pieds nus dans la mer de Maldormé.
Ne plus craindre le retour.
Y aller en se nommant sans peur Ich ou Ilch.
Demain.



vendredi 3 juillet 2020

Ich/Dich?




L’écrivain n’a pas répondu. Alors ?
Ich pourrait se renommer Dich.
Devenir hétéronyme de Ich.
Est-ce vraiment possible qu’en ajoutant une lettre on puisse  seforger un nouveau nom ?
Le père de Mauricette écrit qu’il n’en sait rien.
Hétéronome de lui-même, Ich ?
Séparé, fractionné, fracturé.
Un nouveau Ich mitotique ?
N’a vu ce matin ni l’artichaut en fleur, ni la rosée, ni les courgettes jaunes.
N’a rien vu, Ich le jardinier aveuglé.
Que ces mots jetés sur sa table en place de tartines :
mitose, Dich, hétéronome.
S’en retourne cueillir les mues de cigale au jardin en maudissant ce nom dont il ne peut se séparer.
Muer en se taisant, puis crisser, triller, vriller les tympans.
Ich, malgré tout.



jeudi 2 juillet 2020

Devenir un personnage de Lucien Suel? Impossible!


Ich va-t-il devenir un autre?
Se renommer?
Bosseigne?

Ou alors Mauricette ou encore Louis ou. Mais non, Ich reste Ich, debout sur ses pieds nus à attendre qu’un ange lui souffle dans la bouche son nouveau nom.
Ce n’est pas que Ich se décourage. Non. Mais ayant un petit moi, il a du mal à se tenir droit. On lui a dit une fois que ça aidait beaucoup, un bon ego, mais Ich au bord de perdre son nom n’y croit pas.
Mauricette, c’est joli pour une fille. Il en a connu une, à Marseille, une comorienne. En riant elle avait dit : j’aurais dû être mauricienne. Mais Ich ne peut devenir un personnage de Lucien Suel ! ce n’est pas possible et il est jardinier ! Ce serait exagéré.
Alors ?
Bosseigne est possible, se résigne Ich. Mais si long. Mauricette est un prénom encore plus long, souffle Annie. Demander à l’auteur de Ich si… ? D’ailleurs Ich n’est pas le prénom de son personnage mais le pronom de première personne en allemande langue. Alors ?
Migraine couve sous la tignasse de Ich le presque devenu sans nom. Mais ça ne changera rien. Il me faudra me nommer en public.
À la question, comment vous appelle-t-on, que répondre ?
Ich? 


dessin de Lucie