6, Cheville
Sixième jour.
Ma cheville
gonflée s’apaise un peu ; en tout cas m’interdit de marcher longuement. Je
suis assignée à résidence.
En face d’une
grue en plein travail.
Pas de pluie mais
du rose et du bleu dans le ciel, des rayures de soleil sur l’oliveraie, des
oiseaux bruyants.
On aperçoit
encore les montagnes de l’Alta Roca.
Voulant
absolument trouver un sens à ce qui n’en a pas (piqûre à la gorge, cheville
enflée), je me prends pour la nonne Citrouille amère vissée à son rocher. En
l’occurrence un tabouret. En italien, le mot nonna ne veut-il pas dire
grand-mère ?
La pluie n’est
pas venue, ne viendra pas.
Je me suis mise à
dessiner des lignes sur un carnet, des points et des carrés, des croix et des
triangles.
Désoeuvrement à
l’œuvre.
Ce pourrait être
ça, les vacances. Un extrême désoeuvrement.
À moins que ce ne
soit le mot tiré du sac pour aujourd’hui.
Le parcours des
mots est le seul que je puisse faire puisque je ne parcours aucun chemin.
Cheville toujours gonflée. Signe avant-coureur de l’arrêt total ?
En tout cas une
interruption du mouvement de la marche. Alors je lis. Beaucoup. Sans vraie
joie. Bizarre. Je pense à l’ami J.P. et à ses découvertes. Les miennes sont
petites. En aucun cas joyeuses. Bizarre impression.
Peut-être suis-je
en état d’attente tout simplement ?
Cheville, donc.
15 octobre
Quelque chose en attente... La cheville est donc bienvenue, pour faire transition...
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