mercredi 6 novembre 2019

Journal de corse, 6, Cheville


6, Cheville

Sixième jour.
Ma cheville gonflée s’apaise un peu ; en tout cas m’interdit de marcher longuement. Je suis assignée à résidence.
En face d’une grue en plein travail.
Pas de pluie mais du rose et du bleu dans le ciel, des rayures de soleil sur l’oliveraie, des oiseaux bruyants.
On aperçoit encore les montagnes de l’Alta Roca.
Voulant absolument trouver un sens à ce qui n’en a pas (piqûre à la gorge, cheville enflée), je me prends pour la nonne Citrouille amère vissée à son rocher. En l’occurrence un tabouret. En italien, le mot nonna ne veut-il pas dire grand-mère ?
La pluie n’est pas venue, ne viendra pas.
Je me suis mise à dessiner des lignes sur un carnet, des points et des carrés, des croix et des triangles.
Désoeuvrement à l’œuvre.
Ce pourrait être ça, les vacances. Un extrême désoeuvrement.
À moins que ce ne soit le mot tiré du sac pour aujourd’hui.
Le parcours des mots est le seul que je puisse faire puisque je ne parcours aucun chemin. Cheville toujours gonflée. Signe avant-coureur de l’arrêt total ?
En tout cas une interruption du mouvement de la marche. Alors je lis. Beaucoup. Sans vraie joie. Bizarre. Je pense à l’ami J.P. et à ses découvertes. Les miennes sont petites. En aucun cas joyeuses. Bizarre impression.
Peut-être suis-je en état d’attente tout simplement ?
Cheville, donc.


15 octobre

1 commentaire:

  1. Quelque chose en attente... La cheville est donc bienvenue, pour faire transition...

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