5, Pluie
Et la grue s’est
remise au travail.
La lumière
diffuse du matin s’est peu à peu affirmée.
En face on
travaille; de part et d’autre du paysage, tout le monde se remet à
l’ouvrage.
Les mûriers
devant la maison commencent à avoir un feuillage jaunissant. Quelques feuilles
tombent. Travail du temps.
Sagement
j’attends de mes nouvelles.
Me souviens que
Peter Handke a eu le Nobel.
Et une femme
écrivain aussi que je vais découvrir. Deux raisons de sourire.
On aimerait être
simplement joyeux.
Le plus aisément
du monde.
Se réveiller
tranquillement et s’endormir de même façon.
Mais la secrète
inquiétude reste vivace sous les doigts. Tandis que je parcours le chantier, le
vrai et le mien, je lance des lignes vers le futur, moi qui devrais savoir que
j’en suis à la fin. Le manuscrit travaille. Je ne sais pas si je l’enverrai à
mon retour.
Hier nous avons
vu beaucoup de granits aux formes extraordinaires. Mais ce qui me reste
présent, c’est la désolation du barrage de l’Ospedale.
Je ne sais pas
pourquoi ces troncs décapités dans cette terre grise m’ont découragée.
Comme si le
travail des hommes ajoutait à la destruction, toujours. Et que le découragement
m’attendait au détour du texte.
Il y a eu aussi
les bains sulfureux me ramenant au soufre de l’enfance à Marseille.
À la
souffrance ?
Il faudrait ce
soir que j’extraie du sac un mot joyeux.
Peut-être vais-je
y parvenir aujourd’hui.
Pluie ? On
dit qu’elle viendra demain.
14 octobre
Vos textes à lire par le travers et l'intermittence, comme la pluie...
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