dimanche 17 novembre 2019

Journal de Corse, 14, oiseau


14, oiseau
(oeil de Lucie?)




La liste est presque complète. Une liste pour Bernard Bretonnière ? Peut-être la lui enverrai-je.
Pour l’instant j’ai recopié tous les mots, 14 au total. Il en manque un. Celui du jour.
Mais je le tiens par les ailes.
Venu ce matin, entré dans la pièce où je me tenais en silence pour mieux l’observer, ressortant et filant vite loin de moi ensuite.
Que faire d’une liste, que faire de 14 mots auxquels s’ajoutera demain un quinzième ?
Œuf du jour, dit-on, pour qualifier un œuf frais pondu et qui est destiné à l’enfant de la maison.
Mot du jour, auquel il est nécessaire d’en adjoindre d’autres pour en faire une phrase qui tienne sur ses pattes.
L’oiseau en a deux, comme l’enfant.
Le chien et le cheval en ont quatre.
Aujourd’hui, on le voit, je fais le compte de ce séjour insulaire.
Il y aurait des phrases à recopier, une en particulier : (…) de Flaubert.
Une fois quelqu’un a dit de moi que je ne savais pas compter.
Poète ?
Non, tu ne sais pas compter.
Je ne compte pas ?
Un poète, ça compte.

On n’en finit pas de jouer à ça, cache-cache.
D’un pied blessé à l’autre.
Deux ou plus. Boiterie de la poésie.
Poème boiteux.
Le vent glisse sous les oliviers et les agite doucement comme un qui soulèverait la robe des filles.
Oiseaux en débandade.
Tu es un ou une ?
Jamais les deux. Souviens t’en.

La pluie a stoppé la toupie de béton et tout, dans le paysage, s’est arrêté.
Une douceur grise nous a enveloppés.
Pour notre dernier jour, la Corse s’est voilée en hôte délicate.
Tu n’auras pas de regret de t’en aller, semblent dire les arbres et les nuages.
Tout va disparaître avec ton départ.
Demain sera une autre traversée.
Un seul mot clôt en voletant ton séjour.
Il n’y a pas de frontière pour lui entre dedans et dehors.
C’est le mot qu’il faut pour s’en aller.

23 octobre



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire