14, oiseau
(oeil de Lucie?)
La liste est
presque complète. Une liste pour Bernard Bretonnière ? Peut-être la lui
enverrai-je.
Pour l’instant
j’ai recopié tous les mots, 14 au total. Il en manque un. Celui du jour.
Mais je le tiens
par les ailes.
Venu ce matin,
entré dans la pièce où je me tenais en silence pour mieux l’observer,
ressortant et filant vite loin de moi ensuite.
Que faire d’une
liste, que faire de 14 mots auxquels s’ajoutera demain un quinzième ?
Œuf du jour,
dit-on, pour qualifier un œuf frais pondu et qui est destiné à l’enfant de la
maison.
Mot du jour,
auquel il est nécessaire d’en adjoindre d’autres pour en faire une phrase qui
tienne sur ses pattes.
L’oiseau en a
deux, comme l’enfant.
Le chien et le
cheval en ont quatre.
Aujourd’hui, on
le voit, je fais le compte de ce séjour insulaire.
Il y aurait des
phrases à recopier, une en particulier : (…) de Flaubert.
Une fois
quelqu’un a dit de moi que je ne savais pas compter.
Poète ?
Non, tu ne sais
pas compter.
Je ne compte
pas ?
Un poète, ça
compte.
On n’en finit pas
de jouer à ça, cache-cache.
D’un pied blessé
à l’autre.
Deux ou plus.
Boiterie de la poésie.
Poème boiteux.
Le vent glisse
sous les oliviers et les agite doucement comme un qui soulèverait la robe des
filles.
Oiseaux en
débandade.
Tu es un ou
une ?
Jamais les deux.
Souviens t’en.
La pluie a stoppé
la toupie de béton et tout, dans le paysage, s’est arrêté.
Une douceur grise
nous a enveloppés.
Pour notre
dernier jour, la Corse s’est voilée en hôte délicate.
Tu n’auras pas de
regret de t’en aller, semblent dire les arbres et les nuages.
Tout va
disparaître avec ton départ.
Demain sera une
autre traversée.
Un seul mot clôt
en voletant ton séjour.
Il n’y a pas de
frontière pour lui entre dedans et dehors.
C’est le mot
qu’il faut pour s’en aller.
23 octobre
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