mardi 7 mai 2013

Restait à imiter la Tapissière...

Sans Bosseigne et sans son foutu fauteuil, que me restait-il à faire?
Broyer du noir n'est pas dans mes habitudes.
J'ai essayé la marche, sept kilomètres serrés en direction du Nord.
L'écrivain suisse Paul Nizon avait écrit une petite phrase que j'avais en tête: Marcher à l'écriture. Comme si au bout du chemin, il y avait un texte. L'histoire du fauteuil?


Pendant que je marchais, je pensais au fauteuil. Puis aux oiseaux.
Puis aux voitures calcinées dont les restes caoutchoutés jonchaient le goudron.

J'avais choisi d'emprunter la route désaffectée de la carrière qui rejoint Avignon.
Autour de moi, une foule d'arbres et de plantes. Arbres pour certains géants, les pieds dans l'eau du contre-canal. Au milieu de la route, le serpent blanc de signalisation était parfois recouvert par le lierre rampant. Et au-dessus de ma tête un vacarme d'oiseaux dans les branches.

Chênes, saules, micocouliers, pins, figuiers.

Deux jours plus tard, mon genou droit était gonflé et je ne pouvais plus marcher. Sans la possibilité de marcher, que me restait-il à faire? Je pensais à Pénélope, recluse dans sa chambre sans Ulysse. Au-dehors le jardin et ses pivoines me narguaient. L'herbe surtout. Heureusement j'ai toujours à portée de main du fil et une aiguille, ai-je pensé.

broderies SD

Oui, broder.
Un alphabet imaginaire, des êtres inconnus.
Un fauteuil?

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