lundi 6 mai 2013

Eléments nouveaux touchant à l'existence du fauteuil, me dit Bosseigne.

Par téléphone, Bosseigne me dit détenir des preuves que le fauteuil est vivant.
Se reprenant, dit: Joker l'a vu. Tout va bien.
Un instant, je doute encore.
Mais lui: Joker l'a vu, en attente de rénovation, et a vu aussi la Tapissière. Tout va s'arranger.
Je ne réponds rien.
L'histoire serait-elle finie?
Quand va-t-il le récupérer?
Cet été, au plus tard, répond avec un peu d'arrogance Bosseigne, sans doute rassuré que tout ça se termine bientôt. En même temps que ma thèse, ajoute-t-il, comme s'il avait entendu mes pensées.

broderies SD


Plus besoin de partir, plus besoin de tirer des plans sur la comète. Pardon, sur le fauteuil, assène-t-il en éclatant du rire de la jeunesse triomphante.
D'accord.
Le fauteuil est vivant.
La Tapissière va le terminer.
Joker l'a vue, elle et le fauteuil aussi.
D'accord.
Mais Bosseigne ne l'a pas encore, ai-je hasardé avant de raccrocher.

Pour me consoler j'ai repassé dans ma mémoire le film de ces quatre années. Il n'y a pas encore le mot fin, me suis-je dit et alors, j'ai revu la taille souple d'une enfant se dressant hors du fauteuil de ma mère et courant l'embrasser, elle, la disparue. Et puis je me suis demandée comment il était possible de voir la petite fille puisque, selon toute vraisemblance, c'était moi. Ce fut un instant de beauté, avait dit ma mère, plus tard, émue par le souvenir. Mais ce fauteuil ne m'était pas destiné. Ne l'avais-je pas trop bien connu? Pour Bosseigne au contraire, il serait la trace d'un passé enfui qu'il lui faudrait reconstruire. Ce sont les paroles maternelles, sa volonté de montrer à Bosseigne qu'il faisait partie de la famille. A cela, je ne pouvais rien objecter. Et qu'elle le lui ait légué de son vivant était la preuve de l'importance pour elle de ce lien.



Il ne restait plus qu'à attendre la suite.




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