samedi 29 septembre 2018

IV, Karst





IV, karst



Mais qui dit le mot hercynien doit en goûter la qualité, le grain, la substance, dès qu’il le pose en bouche, aussi simple que le besoin d’animal dont tu tentes maladroitement d’expliquer l’origine sans y parvenir, écoutant, lisant, tu cherches à comprendre en toi cette forme ancienne qui veut sortir par ta bouche, alors tu écris museau, serres, griffes et surtout poils, fourrure, et tu t’effondres de fatigue parce que non, parce que tu es trop loin, à cause de la mer qui manque, du sel sur la peau des bras que tu pourrais lécher, tu es trop loin, trop fille, il te manque ça, l’hirsute, la force, l’en avant qui caractérise l’homme des bois, la tronçonneuse, la hache, instruments dont tu ne sais te saisir, trop lourds, de même que sur un bateau les noms te sont fermés, la coupée que tu n’arrives plus à ouvrir, si bien le faisait l’ami, et toi, rendue à ton impuissance, tu attends que ça revienne, la sylve hercynienne, la terre entre les doigts, celle qui tache, qui colle, qui granule, noire et gluante, la glèbe, tu te souviens de ce mot et de l’étonnement de ton professeur, vous savez ce que ce mot signifie, oui, mon père me l’a donné, appris vous voulez dire, et tu avais acquiescé, donné te semblait plus exact, mais on ne contredit jamais un adulte, il y a basalte aussi, et le karst, texte creusé dans le calcaire là où tout se dérobe, manque, échappe,

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