IV, karst
Mais qui dit le
mot hercynien doit en goûter la qualité, le grain, la substance, dès qu’il le
pose en bouche, aussi simple que le besoin d’animal dont tu tentes
maladroitement d’expliquer l’origine sans y parvenir, écoutant, lisant, tu
cherches à comprendre en toi cette forme ancienne qui veut sortir par ta
bouche, alors tu écris museau, serres, griffes et surtout poils, fourrure, et
tu t’effondres de fatigue parce que non, parce que tu es trop loin, à cause de
la mer qui manque, du sel sur la peau des bras que tu pourrais lécher, tu es
trop loin, trop fille, il te manque ça, l’hirsute, la force, l’en avant qui
caractérise l’homme des bois, la tronçonneuse, la hache, instruments dont tu ne
sais te saisir, trop lourds, de même que sur un bateau les noms te sont fermés,
la coupée que tu n’arrives plus à ouvrir, si bien le faisait l’ami, et toi,
rendue à ton impuissance, tu attends que ça revienne, la sylve hercynienne, la
terre entre les doigts, celle qui tache, qui colle, qui granule, noire et
gluante, la glèbe, tu te souviens de ce mot et de l’étonnement de ton
professeur, vous savez ce que ce mot signifie, oui, mon père me l’a donné,
appris vous voulez dire, et tu avais acquiescé, donné te semblait plus exact,
mais on ne contredit jamais un adulte, il y a basalte aussi, et le karst, texte
creusé dans le calcaire là où tout se dérobe, manque, échappe,
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