Que savons-nous
de nous-même au réveil lorsqu’un seul mot sonne à nos oreilles, plus strident
qu’une sonnerie de réveil : bobet ?
Eh oui,
c’est bien ce que nous sommes depuis le début, roulant de place en place, et
cherchant toujours un regard compatissant qui interromprait notre course
jusqu’à Bienne.
Il est
arrivé que nous nous mettions à rire tous les trois en entendant ce mot.
En
pensant à un coureur cycliste dont nous avions la figurine parmi nos jouets.
L.B.
était-il un vrai bobet ?
Nous
plongeant et replongeant dans la mer, sommes-nous encore et toujours des
bobets ?
Devant
nous il marche de son pas guilleret, faisant claquer sa baguette de coudrier
sur sa jambe pour rythmer son avancée. Nous distançant vite de son pas de
marcheur entraîné, nous laissant derrière lui sans voix faire les bobets.
Comment faire autrement ?
Nous
avancions tout de même et ça c’était fort. Parvenir malgré tout à le suivre en
tendre et fidèle compagnie. Espérant de toutes nos forces l’apercevoir jusqu’au
bout de notre chemin. Se planter sur le cours à zieuter la chambre qu’il devait
occuper tout en haut. Puis, lui disparu, essayer de retenir un peu de la
poussière de la route et des ébarbures du crayon gris pour tout conserver dans
un mouchoir de papier.
Ce qui
nous rappela la triste histoire du poucet dispersant derrière lui des miettes
que les oiseaux mangèrent.
Mais,
avons-nous dit pour nous défendre, nous n’avons que ce mot, bobet, et il est
écrit au crayon gris.
Alors
nous le conservons en le répétant entre nous pour ne pas l’oublier.
Pour ne
pas nous perdre comme poucet.
Et puis
que serions-nous sans les fenêtres ouvertes ?
De simples
bobets ?
11
septembre
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