mercredi 12 septembre 2018

Bobets et bobettes



Que savons-nous de nous-même au réveil lorsqu’un seul mot sonne à nos oreilles, plus strident qu’une sonnerie de réveil : bobet ?
Eh oui, c’est bien ce que nous sommes depuis le début, roulant de place en place, et cherchant toujours un regard compatissant qui interromprait notre course jusqu’à Bienne.
Il est arrivé que nous nous mettions à rire tous les trois en entendant ce mot.
En pensant à un coureur cycliste dont nous avions la figurine parmi nos jouets.
L.B. était-il un vrai bobet ?
Nous plongeant et replongeant dans la mer, sommes-nous encore et toujours des bobets ?
Devant nous il marche de son pas guilleret, faisant claquer sa baguette de coudrier sur sa jambe pour rythmer son avancée. Nous distançant vite de son pas de marcheur entraîné, nous laissant derrière lui sans voix faire les bobets. Comment faire autrement ?
Nous avancions tout de même et ça c’était fort. Parvenir malgré tout à le suivre en tendre et fidèle compagnie. Espérant de toutes nos forces l’apercevoir jusqu’au bout de notre chemin. Se planter sur le cours à zieuter la chambre qu’il devait occuper tout en haut. Puis, lui disparu, essayer de retenir un peu de la poussière de la route et des ébarbures du crayon gris pour tout conserver dans un mouchoir de papier.
Ce qui nous rappela la triste histoire du poucet dispersant derrière lui des miettes que les oiseaux mangèrent.
Mais, avons-nous dit pour nous défendre, nous n’avons que ce mot, bobet, et il est écrit au crayon gris.
Alors nous le conservons en le répétant entre nous pour ne pas l’oublier.
Pour ne pas nous perdre comme poucet.
Et puis que serions-nous sans les fenêtres ouvertes ?
De simples bobets ?
11 septembre












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