vendredi 27 novembre 2015

Rire des sous-bois, Avram Sutzkever.




Forêt que je connais, maison de fous pour arbres
Enfermés dans les bois. La clé chez le gardien.
Ils hurlent, s’arrachant les oiseaux de la tête,
Pendant l’orage, ils boivent le vin des éclairs.
Par leurs verts corridors, verts de l’éveil du cuivre,
Se promènent les jours. Ils viennent un par un
En chemise blanche et par les mêmes corridors
Disparaissent, taches bouillonnantes sur la blancheur.
Chaque arbre est prison en prison. Mais les racines
Courent avec le rire moussu des sous-bois
(...)
Un ami pour Annette, ce sera bien pour aujourd'hui. Et pour Bosseigne. Et moi. Ce sera ce rire des sous-bois. Avec le vent et le doré des feuilles. Nous marcherons accompagnés par le rire moussu des sous-bois. Ce sera tout. Merci.
in Où gîtent les étoiles, oeuvres en vers et prose, Seuil, 1988

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