mercredi 10 avril 2019

À présent j'ai 7 poules et un coq. La mort existe encore.


Hier j’ai appris la mort d’un ami.
Il était déjà mort depuis plus d’une semaine. Je venais de lui envoyer un message pour évoquer un voyage à Turin où il habitait.
Je ne sais pas exactement ce que signifie cette mort, si ce n’est l’impossibilité de revoir Pierre. Sauf en photo, ou dans la mémoire.
C’est lui qui m’a appris l’expression : fare la spesa.
C’est lui qui m’a fait sourire souvent.
Et continuer l’ascension, dans les hauts de Saorge.
Et je n’arrive pas à comprendre sa mort.
Ni aucune mort.
En regardant le ciel hier soir, je me suis demandé où étaient passés tous les morts de ces derniers temps, morts aimés, connus, ou inconnus.
La question mille fois posée par le Petit, où est mamie Josette, son arrière grand-mère. On n’a aucune bonne réponse.
Aujourd’hui, c’est mon anniversaire. Du moins le jour écrit sur mes papiers d’identité. En fait je ne suis pas née ce jour-là, mais deux jours avant.
Peut-être est-ce pour cette raison que pendant trois jours, je me sens renaître ?
Le ciel m’a apporté ce matin une jolie courbe neigeuse.
Et le vent est venu ensuite.
A présent, j’ai sept poules et un coq.
4 rousses, une blanche, une noire, une grise.
Et un coq dont une plume pend lamentablement de son derrière.
Une des rousses a dû le rosser.
Pour qui se prend-il celui-là ?
Trois œufs ramassés ce matin.
La vie se poursuit.



En fait, je continue à ne pas croire à la mort.
Et puis il y a cette difficulté à résoudre : Pierre était écrivain, pourquoi si peu d’échos à cette mort ?
A nouveau sans voix.
Sans issue.

1 commentaire:

  1. J'aime bien ce texte — la mort d'un ami, le ciel, le vent, les poules, beaucoup de morts, beaucoup de vie, les chaises repliées sur la table dans la lumière de rose, de rouge et de gris — pour moi ce sont autant de réponses aux questions, même plus qu'il n'en faut.

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