vendredi 29 novembre 2013

Tu n'as pas besoin de la perfection du cheval.

Est-ce qu'il existe des pays sans paysage?
C'était la question du soir.
A débattre au retour de Bosseigne.


Beau signe.
Beau qui saigne sur le roc.
Mon parent. Son nom. Notre patronyme.
Dureté et douceur.

Sans lui, ces questions dites dans le silence de la chambre, en attente de présence.
Il y a, ai-je lu dans un livre trouvé aux puces, Littérature en Silésie, des pays à paysages et d'autres sans. Ce mot de Silésie sur la couverture m'avait attirée. 1944. Armand Hoog. Ce dernier évoquait Apollinaire et d'autres écrivains français dans son livre, écrit dans ses grandes lignes, en captivité. Dans sa poésie, écrit-il, Apollinaire dépayse le poème en y introduisant la modernité. Tricherie, mensonge. Vraiment? Est-ce parce que Kostro, alias Apollinaire était sans patrie? Je reste là, à rêver, dans l'odeur du vieux papier. Pays, paysage, patrie, patronyme et sans patrie.

Dans la préface, l'auteur écrit:
Littérature en Silésie, mais littérature française.
Lui et ses camarades sont prisonniers. Silésie, 1940. La littérature semble alors un moyen de salut, sortir de l'accablement, du recours à l'abîme. Lire alors permet de toucher la chair des livres. Hoog cite Alain citant Aristote: Tu n'as pas besoin de la perfection du cheval. Et il ajoute: Ce qui compte, ce ne sont pas les paroles, c'est la voix.

Voix de Bosseigne entrant dans la maison et criant: tu es là?
La mienne, saluant dès l'entrée: bonjour maison.
Et nos voix, le soir et le matin, rassemblées en une conversation.
Heimweh, à nouveau?
La phrase d'Aristote: il me faudra demander à Bosseigne.
Ce qu'il entend, là. Ce qu'il n'entend pas, aussi.
Tu n'as pas besoin de la perfection du cheval.


Vraiment?



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