Si on écoute le
son des jardins, la guerre minuscule est en cours.
Les fourmis
attaquent les vers de terre et les cigales, pendant que les frelons enragés cherchent
des proies. Tout s’agite de manière cruelle. On cherche en vain un coin où se
réfugier qui serait épargné par les vrombissantes armées de mouches et de
guêpes.
Alors on reste
là, à attendre qu’il fasse plus frais.
On est sans
nouvelles du monde majuscule. La mer parle au loin sa belle langue, mais nous
n’irons pas aujourd’hui, ni demain.
Le chien se
meurt tranquillement à mes pieds. Se meurt vraiment, en prenant son temps. Une
amie lui a chuchoté qu’il pouvait se laisser aller et partir. Je crois qu’il
attend le 15 août, date à laquelle le chien bien aimé, Vadim, est mort il y a
quatre ans. Lui-même étant arrivé chez nous peu après, chien perdu, abandonné,
délaissé.
« C’est en
écrivant qu’on devient écriveron… », et c’est en vivant qu’on devient
humain, pourrait-on ajouter pour suivre la ligne donnée par Guillevic.
Nos hôtes sont
partis vers la Bretagne et ensemble, avant leur départ, nous avons regardé des
cartes et écrit des noms, Douarnenez, Quimper, Vannes, Lorient et à leur tour,
sur un papier gris de chez jacques brémond, ils ont noté Milič, près de
Trieste, village slovène, ai-je demandé, oui, nous sommes tout proches, a dit
Andrea et j’ai rapidement vu passer la silhouette de p.h. et je l’ai entendu
marmonner la Zone, ne pas y aller, mais c’est de l’autre côté, ai-je failli lui
répondre à haute, voix, en Espagne, mais il avait déjà disparu et nos hôtes
nous ont serré la main et sont partis, eux aussi.
J’ai pensé à une
chambre ouvrant sur un paysage où la nature serait à la fois sauvage et
apprivoisée par l’homme. Une maison très petite avec une seule pièce au
carrelage rouge.
Une chambre
fraîche.
Où il serait
simple de dormir et rêver, se réveiller et partir en promenade.
A Milič,
peut-être, à quelques kilomètres au nord de Trieste ?
8 août
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire