Retour à la
caverne.
Cave des
souvenirs éparpillés que l’on ramasse précieusement pour un enfant aux yeux
très bleus.
Ici règne une
température égale. Royaume des ombres. Traces et débris que l’enfant observe
attentivement.
Il avait
dit : les hommes préhistoriques étaient bêtes.
Sur les parois,
il découvre le dessin mouvant des animaux peints.
Aucun humain visible.
On lui montre la
petite trace de pied enfantin.
On lui explique
l’enfant porteur de torche.
Les mains
négatives et positives.
Les points
rouges, les traits, les traces.
Il pose des
questions, agrippe la main de son père, regarde.
Il met son petit
blouson à capuche. Sourit dans le noir.
Son père l’a pris
en photo avec le mégacéros et l’ours des cavernes.
Pour la mère de
l’enfant. Pour le souvenir d’une visite prévue de long temps.
Que voulait-on
lui montrer ? La beauté ? La puissance du dessin caché au fond d’une
grotte pour les temps à venir ? Je ne sais pas mais je voulais qu’il voie
ces dessins, cette force du dessin, ces animaux et aussi sans doute, l’absence.
Pourquoi, a-t-il
demandé plus tard, il n’y a pas d’humain dessiné ?
C’est la bonne
question.
On n’en sait
rien. Alors on imagine.
Soudain nous le
voyons pour ce qu’il est.
Un enfant, doué
de paroles, et d’une vie à venir.
Encore libre et
avide.
Le Petit ne nous
a pas accompagnés dans notre voyage. Il a pleuré puis a dit, je viendrai quand
je serai plus grand. Interrogation et prière. Qu’aurait-il vu dans cette
obscurité ? Plus tard on a raconté l’histoire préférée de son père, Riquet
à la houppe et je lui ai montré mon anneau d’invisibilité.
Voir, ne pas
voir.
Le Petit à son
tour visitera la caverne.
La caverne
raconte beaucoup d’histoires muettes.
À son tour, il
les entendra.
Et plus tard
encore, il les racontera.
22 août
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