vendredi 17 mai 2019

Roses pivoines et Marseille


En voiture, ralentissant pour mieux voir, je les ai vues. Pivoines roses dans le champ abandonné au trèfle et autres herbes folles. Les aristocratiques pivoines sont cachées par le peuple des graminées de toute sorte. Ensuite, j’ai traversé la route et rejoins le champ.
Pour voir les fleurs en boutons, et certaines, largement ouvertes, sous l’effet de la pluie légère d’hier. J’irai les revoir demain.

Hier encore, nous avons bu et mangé (un peu) dans un beau café à l’ancienne à Nîmes, après la lecture de Florence Pazzottu. Marseille tout entière entrée dans la Médiathèque, entre les mots, a salé les pages des livres et a donné une crudité particulière à la lumière du soir. On aurait presque entendu les voiles claquer dans le port. Je me suis demandée ce qui restait de mes arpentages dans la ville natale. Un livre. Marseille éclats et quartiers. Une grande ignorance ? En tout cas, je viens de là, mais ça ne dit rien, ça. 
Sur mon bureau, il y a toujours cette phrase de Derrida : « Se porter au-delà de son lieu de naissance… »
Je ne sais pas si je suis au-delà, mais curieusement éloignée d’elle et remplie d’un murmure confus de mots et de signes que la ville m'a laissés et que la lecture a ravivés.


Reconnus dans l’écriture de F.P. comme autant d’indices que ni Marseille ni moi ne sommes séparées. Vivre loin, marcher loin, ne m’éloigne pas autant que je le crois. Les promenades adolescentes qui me faisaient sillonner la ville ne sont pas perdues entièrement même si la configuration de Marseille n’est plus tout à fait la même. Ni moi non plus.

Au café, nous avons évoqué avec Y.M. la lecture de la semaine prochaine, un voyage dans la couleur, l’ignorance et l’effacement. D’un livre à un autre. J’aime l’idée que nous croisions nos regards, sa jeunesse vive et mon âge se rejoignant presque simplement.

Bleu Marseille, bleu Rhône.
À suivre.
18 mai

2 commentaires:

  1. Marseille dans ses linges. Pour vous Sylvie, un titre.

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    1. Linges et lignes se rejoignent sans cesse. poémémoire, dirait Emaz. Merci, r.t.

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