Rencontre du
compagnon blanc au jardin, autrement appelé silène. Plante que certains
qualifient de mauvaise herbe, à arracher et que je contemple avec amitié.
Plantes
sauvages, renards du jardinier.
Dernières
pivoines s’effeuillent au sol, sous une petite pluie qu’ailleurs on nommerait
crachin.
Hier j’ai
marché sur le mot pinède et tout de suite odeur des bois, petite joie des
forêts d’enfance. Quelqu’un a dit : ici la forêt pique.
Royaumait la
poésie dans cette pinède.
Assise sur un
tronc, je me suis mise à rêver à mon tour.
Du mot colline,
mot que nous utilisions enfants pour dire l’endroit où on jouait.
À Marseille.
Dans les achélèmes des Tilleuls.
Ici, plus loin,
plantations au jardin, fleurs, plants de framboisier et de tomate, sans oublier
un cerisier pour notre petite dernière, cerise sur le gâteau familial.
Hier aussi, un
chêne étrangleur de pin presque arrivé à ses fins dans la pinède amicale.
Entre combat et
plaisir, en lisière, au bord du potager à rêver.
Un poème
d’Emily Dickinson pour l'amie revenue :
To make a prairie it takes a clover and one bee,
One clover and a bee,
And revery.
The revery alone will do,
If bees are few.
Pour faire une
prairie il faut un trèfle et une seule abeille,
Un seul trèfle
et une abeille,
Et la rêverie.
La rêverie
seule suffira,
Si les abeilles
se font rares.
Le ciel restera
blanc jusqu’à la nuit.
Où écrire un
nom, des fleurs, un peu de trèfle.
Une lettre aussi.
Et ce sera
suffisant.
Peut-être.
19 mai
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