dimanche 19 mai 2019

Le compagnon blanc d'Emily


Rencontre du compagnon blanc au jardin, autrement appelé silène. Plante que certains qualifient de mauvaise herbe, à arracher et que je contemple avec amitié.
Plantes sauvages, renards du jardinier.
Dernières pivoines s’effeuillent au sol, sous une petite pluie qu’ailleurs on nommerait crachin.
Hier j’ai marché sur le mot pinède et tout de suite odeur des bois, petite joie des forêts d’enfance. Quelqu’un a dit : ici la forêt pique.
Royaumait la poésie dans cette pinède.
Assise sur un tronc, je me suis mise à rêver à mon tour.
Du mot colline, mot que nous utilisions enfants pour dire l’endroit où on jouait.
À Marseille. Dans les achélèmes des Tilleuls.



Ici, plus loin, plantations au jardin, fleurs, plants de framboisier et de tomate, sans oublier un cerisier pour notre petite dernière, cerise sur le gâteau familial.
Hier aussi, un chêne étrangleur de pin presque arrivé à ses fins dans la pinède amicale.
Entre combat et plaisir, en lisière, au bord du potager à rêver.

Un poème d’Emily Dickinson pour l'amie revenue :
To make a prairie it takes a clover and one bee,
One clover and a bee,
And revery.
The revery alone will do,
If bees are few.

Pour faire une prairie il faut un trèfle et une seule abeille,
Un seul trèfle et une abeille,
Et la rêverie.
La rêverie seule suffira,
Si les abeilles se font rares.

Le ciel restera blanc jusqu’à la nuit.
Où écrire un nom, des fleurs, un peu de trèfle.
Une lettre aussi.
Et ce sera suffisant.
Peut-être.
19 mai


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