mercredi 23 mai 2018

Carré 99/66


Carré 99/66



l’alpe en minuscule d’e.d. se tient sur la colline toute brassée de brumes et de nuages nous voilà enfin en suisse non pas dans les hautes montagnes que g.r. n’aimait pas mais belles douces pentes du jorat marcher marcher recommence l’antienne marcher marcher malgré genoux ensablés de gravier mauvais tu sors du bureau de poste marcher marcher sans compter tes pas tu salues des gens tu reviens chez toi détour par le potager voir où en sont après l’orage tomates et artichauts puis tu écoutes p.p.p. expliquer le travail des poètes et après l’herbe son sourire te réconforte la justesse d’aimer ces enfants-là derrière le grillage leur donner place dans le poème tu reviens vers sam hier si désespéré tu as pris beaucoup de notes en l’écoutant mais que vas-tu en faire vraiment que faire de son regard et de ses mains inactives de jeune cultivateur mot qu’il emploie pour se désigner tu vois le jardin et ton regard n’est qu’étonnement doute aussi devant la repoussée du chiendent à arracher première notule écrite tout à l’heure à propos du verbe transformer rien ne fera de toi une cultivatrice ou simplement quelques mots à tenter de faire tenir dans un carré il y a souvent un peu de honte à écrire pendant que während SMB exproprie des terres l’écrivain retardataire note la date 2014 et celle d’aujourd’hui 23 mai 2018 quatre ans déjà que le père de sam est mort tu relis c.r. vois la ligne bleue qui court sur les poignets tu sens à nouveau l’odeur pourriture odorante des caniveaux après le marché rue longue des capucins et tu restes bras ballants à compter tes pas plutôt que les pieds boîteux de ton carré il y aurait donc une poésie nationale alors s’asseoir fermement sur le cul figlia di papà et compter encore un carré

(23 mai)

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