jeudi 31 mai 2018

Carré 3 David et Goliath?



Di Rosa


Faire cesser la pluie en inventant une logique où le titre du livre de p.k. donne l’autorisation de commencer la danse écrire une prose sans élévation simplement embourbée dans la préparation d’une tasse de café pour deux mains noires posées sur la table en attente de voix se croisant dans ce que tu nommes par commodité ta langue la sotte question qui veut boire ce soir le canon qui n’arrête pas de tonner ne parle pas de la guerre ni des exactions commises au Soudan en Sierra Leone noms qui font frissonner simplement veut éloigner la grêle qui dévasterait les arbres fruitiers ce ne sont pas des criquets à ruiner les récoltes et le vieux manguier bougreville le soleil traverse les nuages les voix continuent elles aussi de traverser l’espace d’une table les langues malinké sousou peul forment des îles au-dessus de la tasse de m.s. nous les voyons tous dériver de l’une à l’autre une géographie inconnue les divise tandis que nous devisons de française manière quelqu’un dit une langue pour la mélancolie une langue pour le travail un dit j’ai voulu écrire tout ce qui arrive mais je ne peux le faire les mots ne viennent pas un autre voit la mer-menace l’autre ouverte vers le sud un dit je veux marcher dans une ville vaste l’autre ne veut pas sortir de sa chambre les frontières tirées au cordeau plus tard nous les regardons le soir sous la lampe comme dans un poème de c.b. les couleurs de l’atlas sont des mensonges roses et verts tous nous le savons ici sans fronde comment david triomphe-t-il de goliath les installations portuaires ne font rêver que les poètes prêts à tous les embarquements les jeunes hommes qui regardent le temps défiler n’ont plus envie de voyage ma peau rétrécit autour de mes yeux je ne vois que le carré

(30 mai)





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