samedi 19 mai 2018

Carré 95 culinaire




Commence par écosser des petits pois et finis par les croquer ni écosse ni escroquerie aujourd’hui simplement le collier de billes vertes de ma défunte mère longtemps a servi à l’enfant pour la soupe de petits pois à cuisiner au petit feu de sa passion culinaire la petite copine arrivée dès le matin s’étonne devant lui c’est pas des petits pois c’est un collier et de vouloir s’en orner le cou puisque collier il y a or ce collier n’est qu’un fil emperlé de billes vertes de la taille d’un petit pois ce qui longtemps fut pour l’enfant une meilleure manière de l’utiliser qu’en bijou d’un sou brisé de surcroît au cou le collier ne tient pas ce qui est bien la preuve que ce n’est qu’enfilé de petits pois que cet objet a une valeur mais la petite tient bon et le petit aussi ce qui donne lieu à un échange de mots puis d’agaceries minuscules que l’enfant conclut en disant tu me les prêteras mes petits pois la petite acquièsce vaguement sans s’engager plus avant dans la querelle et redit c’est un collier nous prenant l’enfant et moi pour d’étranges bouffeurs de mots ce que nous sommes aussi ce matin de la ferme j’ai ramené des petits pois vrais ceux-là et bio par-dessus le marché que nous avons mangé crus en apéritif comme on le fait en finlande où j’ai découvert cette manière de les croquer le premier été où nous y étions partis à cette époque j’écrivais un été de reine en finlande ignorant que mon roman aurait peu de succès mais contente d’avoir grâce à lui connu un pays où je retournerais plusieurs fois et jusqu’en laponie pour dessiner en souvenir de c.d. des logoneiges tout en zieutant des aurores boréales qu’un ami au beau nom de jonas me montrerait en m’expliquant le phénomène et moi dessinant dans la farine je fais un carré


(19 mai)




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