samedi 7 novembre 2020

Saskia Beretta, I

 


Après William Shakespeare, Ich retrouve Saskia. Ce prénom emporte loin. Un visage à l’encre sépia se découpe devant la petite fenêtre. Ich a envie de l’inviter à entrer chez lui. 

 

Tout est blanc aujourd’hui. Un peu d’encre ferait du bien. Ich sait le pouvoir de la couleur noire quand le ciel est page blanche.

Faire entrer Saskia, lui offrir une tasse de café noir.

D’abord faire un peu de ménage, en fait un peu de vide sur la table pour qu’une présence comme la sienne puisse être là et que poser deux tasses soit un événement de l’ordre de la beauté.

Ensuite, oser lui demander son nom complet.

 

Parce que, oui, Saskia, mais la suite ? Toujours l’insupportable curiosité des hommes, se dit Ich. Pourtant ajouter un nom à ce prénom serait nécessaire pour la voir, la voir vraiment entrer ici, s’asseoir devant la cheminée (que j’aurais allumée, vite !).

 

Saskia, s’il vous plaît, donnez-moi votre manteau. Je m’appelle Ich et vis ici depuis longtemps. Seul, ou presque, avec des livres et des poules.  

 

Je m’appelle Saskia Beretta et vous ?

 

 


Ich n’a rien à répondre. Ich, c’est tout. Saskia ne viendra pas aujourd’hui.

Demain ?

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