Texte forestier
Disgraziato obligé parler forêt, obligé mâcher épines de
pin, mélèze, noisettes, mousses et lichens, la bouche devient gueule à meuler végétaux de
toute sorte, ce qui pour un loup est un comble, loué soit la sylve qui irrigue
le sang, l’empêche d’épaissir et d’empâter les mots, en lieu et place de carne,
jeune ou vieille, agnelle volée ou brebis malade, sous la langue, croche la
faîne, embaume l’haleine, loup deviens-je, loup que sais-je, m’emporte le
guide, m’égare la bête sauvage, m’oublie mon ancienne mémoire bipède, me dresse
contre tronc d’arbre odorant, le compisse, laisse derrière traces embaumées,
sylve devient amicale forestière, sente bruissante foulée sur quatre pattes
pour mieux la pénétrer, disgraziato ringraziato, triangle bleu aperçu espoir de
neige, truffe au sol chemine, ramené à nature poilue et terreuse de carnivore,
à fouir enfouir fuir un destin de sang à oublier en suivant le vent
Merci pour cette promenade que j'ai accomplie, fouillant du museau, frottant des flancs chaque mot chaque détour de phrase.
RépondreSupprimermerci r.t., poursuivons la promenade...
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