Carré 22
Dixit Georges Perec ce carré ressemble à une chambre
aujourd’hui ce carré-ci sera écrit en plein air sous un abri de jardin au plein
vent avec des idées de germination de nourriture et de fleurs qui accompagnent
le jardinier et ce mot de chambre s’il convient parfaitement au carré du jour
rappelle aussi des jours noirs où on l’a utilisé de curieuse manière pour
accompagner un gaz mortel et les gens qu’on poussait dedans c’était pour y
mourir non pour y dormir d’un sommeil si profond qu’ils ne se réveilleraient
jamais entre cette chambre d’écho et ce jardin où quelquefois nous dormons pour
la sieste en été ou même comme aujourd’hui en ce presque printemps où bourgeons
où graines et nous curieusement attristés par une histoire que le garagiste a
racontée histoire vraie remplie de chagrins puis nous revenons au carré du jour
en repensant à ces petits fromages frais que nous mangions enfants au goûter
les carrés gervais qui alternaient
avec les petits suisses ronds saupoudrés de sucre que notre mère nous donnait à
manger chambre bien plus noire encore que la nuit (aucun carré à ce jour écrit
nuitamment il en va de notre usage de la lumière comme d’autres choses
solidement ancrées dans l’habitude) un mot si doux pour celui qui s’y tient
pour l’amour aussi et le repos quelquefois la maladie ajouter du gaz c’est user
des mots de manière mortelle et mensongère se poursuit l’aventure du carré
journalier où planter tout à l’heure graines de cosmos et capucines pour égayer
les autres jours
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