lundi 26 mars 2018

Carré 41




Carré 41

Taillis de broussaille mains en sang sarments en cisailles en venir à bout de son carré tous les jours est-ce que c’est un travail de poète privé de la prose de p.h. puis-je continuer à tracer un sillon de sel où rien ne pousse que les mots dont le Petit cherche à les voir dans les livres sans images disant mon nom n’est pas un mot et l’air sur le cou chatouillé pousse à s’asseoir tout de même au jardin tandis que sibérie grand magasin brûle ses clients assise dans un endroit du dehors venté en compagnie du chien stupide de j.f. nous regardons frissonner les bourgeons et les ombres au sol maudissant celui qui sur son tracteur vaporise la mort au verger tout est secoué le cœur aussi nous nous égarons vers une mer qui apaiserait nos blessures même si nous interrogeant sur la nécessité de ne ponctuer d’aucune manière ces carrés faits sans autre outil que deux mains nous méfiant de la technique déchirant arrachant revenant vers lascaux chauvet pour chercher les pigments de la terre et la lumière résineuse qui suffisent à créer la beauté souterraine mais là le vent disperse facilement le nuage toxique cette question de l’éthique au jardin en l’occurrence du carré a-t-elle la moindre pertinence le froid gagne le cou et plus bas je cherche des yeux ce qui dans l’herbe luisante et grasse de ce début de printemps annoncerait le poème les abeilles apportées hier sont sorties de la ruche et butinent le gros romarin bleu installées pour élire une reine tandis que cou gelé je cherche encore comment en finir avec ce carré

(26 mars)

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