Carré 41
Taillis de
broussaille mains en sang sarments en cisailles en venir à bout de son carré tous
les jours est-ce que c’est un travail de poète privé de la prose de p.h. puis-je
continuer à tracer un sillon de sel où rien ne pousse que les mots dont le
Petit cherche à les voir dans les livres sans images disant mon nom n’est pas
un mot et l’air sur le cou chatouillé pousse à s’asseoir tout de même au jardin
tandis que sibérie grand magasin brûle ses clients assise dans un endroit du dehors
venté en compagnie du chien stupide de j.f. nous regardons frissonner les
bourgeons et les ombres au sol maudissant celui qui sur son tracteur vaporise
la mort au verger tout est secoué le cœur aussi nous nous égarons vers une mer
qui apaiserait nos blessures même si nous interrogeant sur la nécessité de ne ponctuer
d’aucune manière ces carrés faits sans autre outil que deux mains nous méfiant
de la technique déchirant arrachant revenant vers lascaux chauvet pour chercher
les pigments de la terre et la lumière résineuse qui suffisent à créer la
beauté souterraine mais là le vent disperse facilement le nuage toxique cette
question de l’éthique au jardin en l’occurrence du carré a-t-elle la moindre
pertinence le froid gagne le cou et plus bas je cherche des yeux ce qui dans l’herbe
luisante et grasse de ce début de printemps annoncerait le poème les abeilles
apportées hier sont sorties de la ruche et butinent le gros romarin bleu installées
pour élire une reine tandis que cou gelé je cherche encore comment en finir
avec ce carré
(26 mars)
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