jeudi 12 septembre 2019

Notule gagaouze aux Angles

Au moins une heure à attendre.
Alors manger et lire.
Dans un endroit pas trop éloigné du centre, mais suffisamment pour s'affranchir du lieu.
Le nom : Les Angles, permet sans peine de s'échapper, de trouver le coin du tableau où le regard s'égare aisément.
Manger, un peu, lire, beaucoup.
Mêler les deux activités.


S'intéresser aux Gagaouzes et à leur histoire. Le nom de leur capitale dans une région autonome de Roumanie, s'en souvenir. Essayer de comprendre ces lignes d'errance tandis que je mange (mal) dans un petit restaurant asiatique où tout évoque un ailleurs épuisé. Le rouge des lanternes a fané, les tableaux incrustés de nacre ont pris toute la poussière de l'été finissant.
Au dehors un ciel bleu vif d'après la pluie.
Sauf qu'il n'a pas plu la veille.
Des gens seuls passent et repartent avec un sac en plastique dans lequel il y a un repas oriental au goût européen. La décoration tombe en miettes (un peu). Le patron est fatigué.
Moi, pas encore.
Des noms comme Moldavie, Bessarabie, Comrat, traînent dans mon assiette, entre des lambeaux de porc et de légumes.
Pourtant je suis joyeuse et mange de bon appétit mes deux nems, un peu de menthe triste les accompagne et je croque aussi le brin de salade qui va avec.
Depuis l'enfance, manger.
Et lire.
Le reste: vivre avec les visages des gens, leur fatigue, leur colère ou simplement leur présence fugitive.
Rien de tel qu'un lieu comme celui où je me trouve.
Un atelier partagé, en quelque sorte.
Qui me semble tout à coup plus réel que d'autres.
Je ne sais pas pourquoi.


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