mardi 10 juillet 2018

valloton, renoir, van gogh et le Petit





Premiers mots entendus ce matin, avant même que cigales chantent : frémissements nationalistes et drapeaux sur la route des joueurs de ballon et celui-là, rond, court sur le chemin, il y en a un dans la reproduction d’un tableau de valloton que nous regardons souvent, le Petit et moi, et l’enfant cherche sur la carte minuscule le point rouge et le chapeau jaune, riant de leur ressemblance, puis doigt en l’air, il est où, monsieur van gogh et je lui montre la demoiselle de renoir expliquant maladroitement ce qu’est une demoiselle, pas une libellule, mais une jeune fille, petite demande-t-il, non, plus grande que petite sœur, comme ta cousine, et il demande les seins, à les voir sur le dessin, nous rions de la proximité des mots et lui s’interroge pensif, petite sœur agrippée au sein de sa mère ne mangera donc pas de légumes, tandis que lui, puis change de sujet, s’éloigne, s’invente une cabane de carton où se cacher et réapparaître, une fois deux fois, neuf fois, regarde !
Comment noter toutes les apparitions et disparitions, comment faire bon usage des mots pour éloigner les chagrins, voilà travail des jours contre divagations des nuits. Le chat s’en moque, il dort sans vergogne sur le tissu blanc où il laissera trace de son passage. Une écriture féline, mixée au passage des tracteurs, chant des cigales presque insupportable, paroles échangées en anglais, braiements de l’ânesse des voisins. Sound system ! Le jour commence de cette manière et nous ignorons comment il finira, la langue nous y aidera une fois encore.

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