mercredi 25 juillet 2018

"Ils s'avancèrent vers les villes"...


 
encre SD

Nous entendons en été davantage que nous voyons.
Peut-être à cause de la lumière violente, ou de mauvaises lunettes.
Ou de notre vue qui change avec le temps.
Autour de nous, l’air tremble et l’herbe craque.
Le miracle des jardins, on ne sait s’il peut se répéter tant au loin l’incendie gagne du terrain.
L’eau, la salvatrice, coule encore à la fontaine.
Je ne sais plus qui elle désaltère. La petite rainette que nous retrouvons à la margelle, est-ce vraiment toujours la même ? Question du Petit.
L’amitié, elle-même, a-t-elle changé depuis qu’il fait si chaud ?
Avec nous, dans l’antre, quelques livres qui vont d’un lieu à l’autre. Les siens, les nôtres. Ouverts, parfois.
Fermés ouverts, ils diffusent leur fraîcheur dans la caravane. Bien mieux qu’un appareil prévu à cet effet. Tout manque et tout est là. On se dit comme Rimbaud, on ne part pas. Ou alors comme Char, tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud. C’est pareil voyage. La tête va vite, le corps ralentit. Marche au matin dans la senteur des arbres pour régénérer la tête, a dit le médecin souriant. Il faut laisser les enfants dormir et vous, il vous faut avancer.
Aube d’été.
Mouillée, sexuelle, attendrie.
Le chien me suivait. Balançait sa tête. Traînait la patte. Aucune épopée n’était en route si ce n’est le cheminement des cigales, du trou dont elles s’extraient pour l’arbre et le ciel vers lesquels elles doivent s’envoler avant de retomber au sol, mortes.

Ailleurs beaucoup de bruit, des cris parfois, des interpellations, des adjurations, des plaintes et surtout le crépitement. Des bois et des eaux.
Ici, le feu encore refusé, la colline ne brûle pas.
La regarder encore, avant de partir, blanche sous la lune.
 (Plus tard)
Les romanciers et les écrivains de théâtre quand ils disent aimer la poésie, ce n’est pas celle écrite par des poètes, mais par leurs pairs. Acclament la brièveté, dénigrent les longueurs, applaudissent la beauté de la langue. Mais ne citent jamais ni Thierry Metz, ni Françoise Clédat. Ni les jeunes morts, ni les vivantes.
D’elle ces mots,
Coincée dans
La langue comme chat dans
la gorge/ une (voix) n’ose sa
Liberté
F.C, in Ils s'avancèrent vers les villes, Tarabuste

25 juillet






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