Nous entendons
en été davantage que nous voyons.
Peut-être à
cause de la lumière violente, ou de mauvaises lunettes.
Ou de notre vue
qui change avec le temps.
Autour de nous,
l’air tremble et l’herbe craque.
Le miracle des
jardins, on ne sait s’il peut se répéter tant au loin l’incendie gagne du
terrain.
L’eau, la
salvatrice, coule encore à la fontaine.
Je ne sais plus
qui elle désaltère. La petite rainette que nous retrouvons à la margelle,
est-ce vraiment toujours la même ? Question du Petit.
L’amitié,
elle-même, a-t-elle changé depuis qu’il fait si chaud ?
Avec nous, dans
l’antre, quelques livres qui vont d’un lieu à l’autre. Les siens, les nôtres. Ouverts,
parfois.
Fermés ouverts,
ils diffusent leur fraîcheur dans la caravane. Bien mieux qu’un appareil prévu
à cet effet. Tout manque et tout est là. On se dit comme Rimbaud, on ne part
pas. Ou alors comme Char, tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud. C’est
pareil voyage. La tête va vite, le corps ralentit. Marche au matin dans la
senteur des arbres pour régénérer la tête, a dit le médecin souriant. Il faut laisser
les enfants dormir et vous, il vous faut avancer.
Aube d’été.
Mouillée,
sexuelle, attendrie.
Le chien me
suivait. Balançait sa tête. Traînait la patte. Aucune épopée n’était en route
si ce n’est le cheminement des cigales, du trou dont elles s’extraient pour
l’arbre et le ciel vers lesquels elles doivent s’envoler avant de retomber au
sol, mortes.
Ailleurs
beaucoup de bruit, des cris parfois, des interpellations, des adjurations, des
plaintes et surtout le crépitement. Des bois et des eaux.
Ici, le feu
encore refusé, la colline ne brûle pas.
La regarder
encore, avant de partir, blanche sous la lune.
(Plus tard)
Les romanciers
et les écrivains de théâtre quand ils disent aimer la poésie, ce n’est pas
celle écrite par des poètes, mais par leurs pairs. Acclament la brièveté,
dénigrent les longueurs, applaudissent la beauté de la langue. Mais ne citent
jamais ni Thierry Metz, ni Françoise Clédat. Ni les jeunes morts, ni les
vivantes.
D’elle ces mots,
Coincée dans
La langue comme
chat dans
la gorge/ une
(voix) n’ose sa
Liberté
F.C, in Ils s'avancèrent vers les villes, Tarabuste
25 juillet
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