jeudi 19 avril 2018

Carré 65




En plein air écrire un carré de plein vent face au vert à la colline aux cyprès pointés droit prêles dans l’eau assise sur cul comme toujours à écouter la montée du vent dans les branches du peuplier solitaire seul rescapé des tempêtes à guetter les iris frémissants de v. g. aujourd’hui est un jour plein première phrase après la lecture de l.n. et l’appel de d. h. me confirmant que mes rêves au nombre de 50 vont être publiés dans une revue américaine je lui parle des poèmes de l’oregon du vent aussi et de la géologie une odeur de fumée traîne par ici nous avons ramené 3 superbes géraniums de f. un rouge un rose un blanc drapeau bizarre que ne déparent pas les fleurs de l’arbre de judée le vent s’insinue sous mes aisselles et les rafraîchit un printemps-été cette année redoutant que tout change comme souvent je ne me suis pas réfugiée dans la carabanne pour laquelle je cherche des rideaux je n’écris pas non plus au plein soleil qui tape sur le pré malgré l’envie de rejoindre l’abri sous le tulipier et le mûrier où nous aimons nous reposer au plus fort de l’été je suis assise au bord du banc de bois en équilibre une lessive tourne je reste immobile seules mes mains sur le clavier bougent à peine pour tracer les limites du poème je ne veux pas polémiquer sur ce qui fait poésie ou pas je ne suis pas en mesure de traquer des indices comme un limier sur la piste les mots morts ne m’intéressent plus sitôt sortis du sac certains meurent très vite et d’autres résistent le plus souvent enfermés dans des livres au format carré


(19 avril)

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