mardi 28 mars 2017

petits points brillants sur le ciment

Me font penser, dis-je.
Et disant, me réveillant aux mots, à la langue, son silence et son vacarme.
Surtout face aux petits points silencieux qui brillaient sur le ciment.
Le soleil lui aussi.
Comme autant de petits pas pressés sur la route des migrants.
Ou dans le calcaire de la grotte Chauvet petits pieds d'enfant.
Ou dans le poème de Claire Krähenbühl  
les trous des petites chaussures
dans la neige.

Chaque fois que pas le temps, le poème vient.
Pressant.
Aux mains comme aux tempes, frayant un chemin délaissé.
Et Bosseigne, là bas, occupé au réel des haies et de l'herbe,
pas le temps.

Et nous, ai-je murmuré face au déhors, aux laissées brillantes des escargots,
nous perdons notre temps.
Et les points brodés rejoignent les points brillants de bave.
Pour un moment la migration a ralenti.
Le tourment aussi, de partir sans retour.
Et sur le jardin, à me demander qui le jardinera un jour,
n'est plus question.

Suivre seulement les points.
Comme celui de tige ou de grébiche ou d'amitié.
Et pour Bosseigne, rajouter, basta.

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