lundi 20 mars 2017

Exils, mer et sable, refuges, saints en tous genres.

Un premier refuge, le livre.
Son titre, Fin du tourment.
Le deuxième, c'est la mer.
Du Nord comme du Sud.
Qui donne cette respiration soufflée.
Les joues rougies.
Les mains fraîches dans les poches.
Un certain oubli de soi.
L'évêque des poissons

Refuges aussi dans les bois autour de la ville.
On dit que dans les fossés des jeunes hommes se cachent.
Vivant la nuit, dormant le jour.
Un peu comme des travailleurs nocturnes.
Mais eux, sans travail. Sans papiers.
Avec un horizon qui ne se dit pas en français.
Sans langue.
Venus de si loin que c'en est.
Sans mots.

On me donne les noms de leurs pays.
Je les écris sur un carnet.
Je voudrais dessiner leurs voyages.
Afghanistan, Soudan, Albanie.
Visages de garçons, jeunes et déjà.
Travaillés de lignes.
Une maison perdue.
À retrouver.

Revenue dans la mienne. Où tout est en place.
Vivre et continuer. Ni simple, ni difficile.

Je note la présence d'un saint au nom de broderie flamande, saint Erkambode et reprends la route. J'y ajoute des pieds nus, ceux des marcheurs de force et des enfants perdus, deux initiales aussi, H.D., une femme poète, dont Ezra avait cru bon de réduire son nom aux initiales, quatre jeunes garçons bouchers dans le train pour un poème de la viande, lessives aussi à faire au retour, broderies pour Patti Smith, ma grande vivante, trois pierres ramassées sur la plage, et quelques lignes bien rouges pour poursuivre à la course lente, les amis poètes. Il y a les ameisen et les autres. Je fais partie comme Hilda Doolittle des petites bêtes qui observent ceux qui écrivent les CANTOS.

Et prie mon saint au beau nom de me donner encore des pieds et des jambes pour arpenter la poésie.
Car sa terre est vaste. Et pour la dévaliser, il faut des forces. Alors, mangeons et buvons à sa santé!




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