vendredi 11 octobre 2013

Lors du coup d'état de 1851

J'ai retrouvé.
L'éternité?

Mon parent s'amuse à mes dépens. Ce dont il est coutumier. Après tout c'est une manière comme une autre. Il faut bien que le jour commence et qu'il finisse. Pourquoi pas en se moquant de celle qui vous accompagne? A matin frais, remarque acide.

Non, des papiers. Une forme de l'éternité.
Périssable.
Ou, mais justement.
Un peu comme.
Les animaux, les humains.
Même les arbres.
Pas les nombres. ils sont éternels.
Les dates par exemple?
Ton écrivain d'hier aime beaucoup.
Marcher, nager.
Compter: tout. Que je nage, que je marche, donc, je compte. Etre compteur fait partie de mon autoportrait. Fichtre, ai-je envie de dire en guise de commentaire. Page 138.

Là nous devenons sérieux. J'ai envie de dire à Bosseigne: nous sommes comme Diderot et le neveu de Rameau à discuter vie ordinaire et vie philosophique. Mais je ronge mon frein, attendant une occasion.

Je voulais parler de ton rapport étrange.
Lequel?
Il est vrai que tu entretiens des relations curieuses avec un certain de nombre de choses, gens y compris.
Un coup d'état!
Coq à l'âne, ma chère, mais bienvenu puisque je voulais évoquer ton rapport aux animaux.
Moi pas. J'étais parti à Vidauban. En pensée. Lors du coup d'état. Le père de mon arrière-grand père a été fusillé pour avoir défendu la république. Et je me demandais si.
Oui?
J'allais retrouver trace de ma grand-mère Berdoz dont la mère se prénommait Léonie et le père, Louis David. Né en Suisse. Yverdon.
Je ne comprends rien aux histoires de famille. Elles sont terrifiantes. Comme ce fauteuil maternel dont j'ai hérité. Une malédiction est attachée aux objets, aux papiers, aux traces. Revenons en arrière, mais pas si loin dans le labyrinthe.
Il était né en 1841.
C'est trop loin. Parlons gentiment de ton attachement à tes chats, à tes chiens.
Nous n'avons plus qu'un chien et plus qu'un chat.
C'est bien suffisant, ne crois-tu pas?
Le jardin est grand.
Mais la vie est petite.

Là encore Bosseigne joue. Mais ce n'est pas le plus important. Il me remet dans le bon chemin. Celui qui zigzague et va de Suisse en France. Je ne lui dis pas qu'un de mes ancêtres (sien également) est mort à Auschwitz. Après tout, je ne sais rien de notre famille, si ce n'est qu'elle semblait toujours en fuite. Mon grand-père était confiseur et son grand-père, le fusillé, maçon et père de sept enfants dont Etienne.
Qui fut ensuite cafetier à Lorgues. Mais tout ça, Bosseigne, a raison, ne m'apprend absolument rien sur mon attachement aux animaux, à la mer, à la couleur bleue. Sortons donc du labyrinthe.
Comme toujours, Bosseigne.

Tu as raison, aussi j'ai acheté un café mexicain de grand choix pour fêter notre entrée dans l'automne.
C'est toi qui as raison de considérer le café comme le seul luxe nécessaire pour commencer le jour.

Et mon parent joyeux a mis la cafetière sur le gaz et nous nous sommes mis à chanter.
Mais oui! A chanter et ce n'est pas tous les matins que ça nous arrive.
La Marseillaise, pour commencer!

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