Carré sur Glane
Trois cette fois moutons
dorés offerts cadeau d’amie d’encre et de papier mais ici trois moutons pour un
cabinet de curiosité trois flocons pas tout à fait de la blancheur des nuages
ni noirs mais dorés comme peau à porter pour se protéger du froid moutons sans
troupeau ni berger à garder avec soi en compagnie de la lettre G qui inaugure
l’écoute compatissante à la douleur que sème la guerrière Griet près de la
Glane où nous nous arrêtâmes sans négliger la joie de Germinal et la Gartempe
mais guerroyant contre ce grabuge définitif qui fit feu sur tout un village à
cause de soldats en fuite devenus fous de défaite devant la terre imbibée
autour des rives de la vézère aucun grognement ne vient des gouffres et des
grottes dans le calcaire la gorge où s’illumine rouge manganèse noir de charbon
une troupe dansante encore malgré l’énormité du temps qui pèse au-dessus mais
boue aux pieds arrachés à la terre nous essayons de nous dégager de la Glane
pour rejoindre la vézère avec s.c. toute cette eau pour éteindre la lettre O
qui hurle en silence ici comment habiter dans la cendre toute une vie Comment
font-ils pour cuire un pain sans incendie trois moutons 6 mètres carrés d’herbe
suffisent dans le soir en été fait-on encore moisson en ce pays d’O on continue
à manger on installe un lit de camp se creuse sous la langue un tunnel coup de glotte pour rejoindre la grotte sans
aucun ossement humain esquissant des lignes de merveille dans la lumière
grondant-gueulant des grognements à la face encore glanante du carré
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire