vendredi 3 avril 2020

Les mots font des miracles, a dit mon père.

Une boîte aux lettres est en face de moi.
Tous les jours je vois son vide.
Un vide en cours.
Elle signifie, avec sa porte ouverte, notre attente.
Je la regarde, j'attends de la voir se remplir de nouvelles, de journaux, de livres.
Avec la voisine, nous lui avons trouvé un nom: BOL.

Je me suis souvenu d'un 1° avril.
Mon père m'a appelée et m'a dit de venir dans le verger derrière la maison.
Mes parents louaient cette maison (Les Cerisiers) dans le treizième arrondissement de Marseille.
Là, il m'a désigné d'un geste royal un arbre nu la veille chargé aujourd'hui d'oranges et de bananes.
Souviens-toi, m'a t-il dit, que les mots font des miracles.
À Orange, poussent des oranges.
On a chanté tous les deux et puis on a fait la cueillette.
J'avais cinq ans et je n'étais encore jamais allée à l'école.

Aujourd'hui nous sommes le 3 avril mais lui n'en sait rien.



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