Ellébore, ai-je crié joyeusement en retrouvant
le nom de la fleur sous son image, dans la petite flore des Alpes, à Banon, chez l'amie V.B., non
loin de la forêt où nous l’avions croisée. L’accord entre la plante et son nom,
m’a rempli de joie. La reconnaître, la nommer, se souvenir d’avoir appris une
fable où le mot était présent, voilà de quoi réjouir au moment où tout
s’effondre. Les naturalistes, comme pour minorer son élégance et sa beauté
sauvage, en plus de la lettre H à l’initiale, lui ont accolé l’adjectif fétide.
Cousine de la Rose de Noël, l’ellébore est aimée des fourmis qui disséminent ses
graines. Je ne sais pas si les lièvres en raffolent, mais c’est par son nom
dans la graphie utilisée par La Fontaine que j’ai d’abord connu la plante, dans
ces deux vers où le Lièvre s’adresse à la Tortue :
Ma Commère, il
vous faut purger
Avec quatre grains d'ellébore.
Avec quatre grains d'ellébore.
La plante servait dans l’Antiquité à
soigner la folie. N’importe, le nom sent bon. Soigner la folie, est-ce
encore possible avec un peu d’ellébore sans H ?
Et puis il y a la pariétaire.
Parietaria
judaica
Plante des murailles mal aimée que
Pierre Lieutaghi réhabilite avec humour, la nommant « pauvresse des herbes
sauvages » et lui rendant sa part de beauté, elle, la pégueuse, la moche,
celle que l’on expulse des jardins la rendant allergène, lui imputant toute
sorte de maux jusqu’à mener campagne contre elle, puisqu’elle est la mauvaise
parente des orties à qui désormais on trouve tant d’utilités. La plante, le
souligne Pierre Lietaghi, suit l’homme depuis le Néolithique, s’enracinant sur
les ruines et dans les habitats rupestres. Plante pariétale qui s’accomplit
dans les constructions et les ruines des hommes, comme si elle annonçait la
catastrophe finale.
Peut-être est-ce là la raison de sa mauvaise réputation ?
Peut-être est-ce là la raison de sa mauvaise réputation ?
Quant au pin d’Alep, le voilà devenu
arbre nuage par la magie du vent et du jardinier.
C'est beau ! Comme est agréable cette sociabilité, cette liberté de rencontres sans frontières de genres, d'espèces ni même de lieux et de temps.
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