dimanche 8 décembre 2019

Minuscules robes de la faim! Réel absolu!

Si rien à dire, écrire ce rien qui traverse le jour et la nuit.
Relire les poètes.
Ne pas tarir.
Garder en soi la source dont parle Bergougnoux dans la Bête faramineuse.
Savoir l'eau contre soi, son froid, son cours, sa fuite.
S'allonger encore et attendre.
Ne craindre rien.

Tricoter de minuscules robes de la faim.
Et aussi un pantalon à bretelles et un pull.
Petit, Petite.
Nous voyons les deux courir au jardin, s'éloigner, grandir.



Le réconfort qu'apporte linge propre, repassé de frais, bien plié.
Hier, cuisson de deux pains ensemble.
L'un et l'autre pétris.
Coquilles de noix jetées au feu.

Mais au creux de la poitrine parfois ce.
Qu'on ne sait nommer avec mots du jour.
On dit : là.
On montre un creux, un vide.
Presque un écoeurement.

On se souvient aussi en lisant le poème.
Il y a des mots cachés, tenus secrets, invisibles.
Soudain peuplent la bouche, peuplent la main.
Ils s'écrivent joie et peine, averse et orage.

Alors on délaisse la poussière et on revient à l'herbe.
Inutile de la couper, elle est mouillée.


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