jeudi 22 octobre 2020

Fleuve-sommeil/mariagrazia insinga/guennadi aigui/ossip

 

Fleuve-sommeil se noyer ouvre le coeur

en deux fleuve fauve où se noie guennadi

où la main de maria grazia se tend vers lui

où ici  tout disparaît en un mot sans un cri

ossip a osé dire en face le seul verbe rire

 

cinq la main dix les deux un le corps dort

c’est ainsi que se recroqueville la phrase

quand tu ne possèdes plus ni ta langue

ni rien que l’haleine glacée de ta bouche

parfumée de crainte et de vent la terre

 

(...)


vendredi 16 octobre 2020

ich voudrait/ararat

 Ich voudrait

vivre entre deux poèmes

de mandelstam

entre petersbourg et voronej

huile de foie de morue

jeune d'oeuf lampion et luge

L'enfant est fiévreux

ganglions douloureux

ne quitte pas des yeux

les poèmes d'ossip

sur l'armoire

L'ararat

est la première montagne

de l'enfance 

répète l'ours

en peluche

ne la quittons pas des yeux




mardi 13 octobre 2020

Ossip et Sylvia ce matin et le chêne

 Comment trouver une réponse à la question pour quoi ich?

Mandelstam et Plath pourraient la donner à ma place.

Chaplin Charles, écrit ossip et c'est France qu'il nomme .

Ich, ich, ich, écrit sylvia et c'est Hitler qu'elle nomme.

Tous deux avancent sur la lame des noms en s'y blessant à chaque fois. 

Quel poème aujourd'hui?

Poème qui interrogerait le dedans de la montagne, pas sa pente glissante ou ardue.

Le dedans du caillou, pas son dehors.

Questionner ce que l'on arpente et qui est là, sous les pieds sans bottes de feutre.

Neige, terre, boue, sable.

Et prononcer ce mot seul ich ich ich ich. Puis dormir.

Ou accomplir un acte.

Mais lequel?

Et dormir.




vendredi 2 octobre 2020

Retroterra

 

(77)

Retroterra.

Hier nuit des phares, le renard a sauté d’une berge à l’autre de la route,

se souvient Ich,

ça rend joyeux, un tel saut.

De là, on en vient à la terre d’hier, au plateau,

au chêne immense du carrefour.

Et on remâche un seul mot qui en dit long : retroterra.

Tout tient en un saut.

D’une langue à une autre.