vendredi 6 mars 2020

V, le conte de l’histoire




Le grand cyprès abrite une cabane
elle s’est avancée devant nos yeux
pour questionner les vivants nus
ponts écroulés guerres perdues
Hier elle s’est accrochée à un livre
ne pas faire semblant de rejouer
le quartier détruit et l’incendie
on ne sait jamais si une cabane
se met à parler et vider son sac

Un soir que la nuit tombait froide
je lisais un poème d’Arseni
au Petit dans lequel l’enfant
(et sa fièvre )
appelait sa mère en rêve Dehors
le vent se levait et brassait le soir
le livre s’ouvrait sur les genoux
la lampe nous éclairait les mots
filaient leur sens et je sentais
ma voix faiblir pourtant je pour-
suivais ma lecture disant au petit
je ne sais pas par cœur le poème
et voudrais tellement te réciter
celui-là et d’autres Les Russes
en apprenaient faisant d’un seul
mille voix partagées récitées si-
lencieusement parfois en secret
en cachette Le poème d’Arseni
je le dois à André Markowicz
qui l’a traduit en français et
me donna l’envie de te le lire
et d’écrire sur ce carnet gris
un récit où je lis à haute voix
un poème d’Arseni Tarkovski
à celui que je nomme le Petit


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