Voilà, je reviens vers toi.
A Croy où je suis descendue par le chemin ancien qui serpente à côté du Nozon, j'ai vu mais sans le visiter, le musée de M.Pologne. Il collectionne les vélos comme d'autres les ennuis. Sa maison porte une draisienne sur la façade.
Vélo perdu dans l'océan-cimetière?
Non, ici on ne se perd pas. Tout est vivant, actif, coloré même. Partout des gens, jeunes et moins jeunes. Rien à voir avec le Tras os Montes. Même si le travail est dur, il y a ici d'autres couleurs que celle des granits noirs de Montalegre.
Et pourtant ce beau mot d'allègre se retrouve aussi bien en romanche qu'en portugais. Bonheur de la présence. Je n'ai pas osé à tous ces marcheurs de rencontre crier un joyeux Allegra comme me l'ont appris Denise et Claire. Un peu de timidité peut-être. pas de honte, non. Ecrire Allegra est plus facile que de le lancer à celle qui s'éloigne.
Fleurs d'automne, me dit Margot, ma visiteuse, qui apporte deux bouquets pour la maison.
Plus loin, dans un pré, M.Degenève nettoyait sa voiture où il avait écrit son nom.
Plus loin encore, une maison singulière, sans doute habitée par de très vieilles gens car tout y respirait un air ancien.
Et dans une maison surplombant la route, Ramuz avec M.Paul était en son jardin, à enseigner à l'enfant les secrets de la nature.
Me suis demandée en remontant vers l'abbatiale si le nom de Pologne, puis non.
Les noms décidément nous poursuivent.
Vue sur les Alpes et la neige, au loin, vers l'est.
Le Jura est dans les brumes.
Sur les talus, l'esparcette pousse encore, quand le cantonnier oublie un peu de tout raser.
Je me demandais où j'avais pêché ce mot et celui de talus. Chez Gustave Roud. Dans son journal, il en parle fréquemment. Pour le marcheur, mots de compagnie.
Poursuivre, poursuivre.
Cesser d'être poursuivie.
Ce sera tout.
C'est midi.
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