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Plutôt que dans des
choux les enfants ont dû naître au cœur des artichauts.
Bien au chaud, dans
le creux des larges feuilles grises.
Ich les aperçoit venir
au jour dès qu’ils commencent à grandir.
Leur peau violette
brille dans la grisaille. Il va falloir penser à les récolter.
Ils réconcilient le
jardinier qui a trouvé le nid des mésanges déserté.
Par contre, au mur
nord de la maison, entre planche pourrie et terre, la fougère a reverdi.
Ramenée d’une forêt, elle a pris racine ici. Dans le jardin.
Si loin de son lieu
natal.
Tout ici donne lieu à
observation. Parfois sourire, parfois tristesse.
Le tulipier est à
nouveau couvert de tulipes.
Il semble dire une
éternité.
Pas la nôtre, la
sienne, pense Ich. Il est devenu si grand et beau, Ich essaie de se souvenir de son état
quand il l'a planté.
Un ami poète a écrit :
« Jardin est ton
monde
J’aurai lieu tout le
temps »
Ich aurait aimé
écrire ces deux vers. Et s’en souvenir toujours. Ich a peu de mémoire et
tremble dès qu’on le questionne sur l’origine des mots et des phrases.
Au jardin il faut
parfois nommer : bourrache, aristoloche, clérodendron.
Jardin est labyrinthe
de mémoire.
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