(47)
Ich a les pieds dans la
merde.
Sens propre ou sens figuré demande le Petit en rigolant.
Ich nettoie le poulailler en
sabots, il a plu, la terre est collante. Il ratisse les déjections et ce que
les poules ont refusé de manger. C’est un travail nécessaire.
Ne crois pas que
tu auras des œufs sans un peu d’effort pour notre confort, semblent dire les
poules.
La rime effort/confort fait
rire le Petit. On peut faire plus fort encore, et il grimpe sur le
figuier, se souvenant qu’un garçon avant lui avait décidé en son temps de ne
plus jamais redescendre de son arbre. Une yeuse. Rien à voir avec le modeste
figuier.
De là-haut, le petit surveille le travail de Ich et constate que le
poulailler propre est bien joli, ratissé de frais. Presque un jardin japonais,
Ryôan-Ji du pauvre, explique Ich. De quoi apaiser l’inquiétude de celui qui ne
fait point œuvre, à part quotidienne et ordinaire.
Oeuvre toutefois qui nourrit son petit monde.
(48)
À la question, qui es-tu? Ich répond, presque
naturellement:
" Je suis un Luftmensch, piéton de l'air, si vous préférez.
Et le vent-cisaille ne
manque pas pour envoler nos paroles." Je suis un Luftmensch, piéton de l'air, si vous préférez.
Nous qui ne voulons jamais mourir. "
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