jeudi 11 juin 2020

Ich a les pieds dans la merde.



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Ich a les pieds dans la merde. 
Sens propre ou sens figuré demande le Petit en rigolant.
Ich nettoie le poulailler en sabots, il a plu, la terre est collante. Il ratisse les déjections et ce que les poules ont refusé de manger. C’est un travail nécessaire. 
Ne crois pas que tu auras des œufs sans un peu d’effort pour notre confort, semblent dire les poules.
La rime effort/confort fait rire le Petit. On peut faire plus fort encore, et il grimpe sur le figuier, se souvenant qu’un garçon avant lui avait décidé en son temps de ne plus jamais redescendre de son arbre. Une yeuse. Rien à voir avec le modeste figuier. 
De là-haut, le petit surveille le travail de Ich et constate que le poulailler propre est bien joli, ratissé de frais. Presque un jardin japonais, Ryôan-Ji du pauvre, explique Ich. De quoi apaiser l’inquiétude de celui qui ne fait point œuvre, à part quotidienne et ordinaire.
Oeuvre  toutefois qui nourrit son petit monde.

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À la question, qui es-tu? Ich répond, presque naturellement:
" Je suis un Luftmensch, piéton de l'air, si vous préférez.
Et le vent-cisaille ne manque pas pour envoler nos paroles.
Nous qui ne voulons jamais mourir. "


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