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Ich invente deux verbes.
Le verbe fait la phrase. Une phrase sans verbe est
oiseau sans aile.
La lettre fait le mot, un pronom par exemple.
Parfois les humains parlent. Ne se comprennent pas.
Essaient de se parlent en langue.
Parfois s’égarent et se perdent, disparaissent aussi.
Sudiquer et nuager vont bien ensemble, pense Ich.
L’un est impersonnel, il nuage ce soir. L’autre se
noue à toutes les personnes.
Nous sudiquons si fort que nous ne ressentons plus la
chaleur.
Ich s’amuse en désherbant. S’arrête sur un mot
mauvaise herbe.
Le considère et selon le cas le laisse en terre.
Ich éloigne la vipère et accueille le lézard vert.
L’un a sa place au jardin et l’autre pas.
Hétéroclite par exemple, ni clitoris, ni sexe. Un rien
du tout de désolant. À proscrire, un mot mal embouché qui trouvera sa place au
compost si ce n’est à la poubelle.
A.D. écoute Ich et à son tour évalue le vieil
adjectif.
On lui préfèrera sudiqué, dit-elle pour le plus grand
plaisir du jardinier.
Un groupe de personnes sudiquées est un groupe très
fréquentable.
Ce qui n’est pas le cas d’un groupe hétéroclite.
Annie et Ich rient doucement.
Ont réglé son compte au vocabulaire.
Et peuvent maintenant se promener dans la même langue.
Ich et Annie ont tout loisir de sudiquer où bon
leur semble.
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