lundi 20 avril 2020

Chroniques du vivant (30)





Le garçon que j’ai eu élève il y a longtemps et qui n’aimait pas l’école mais la musique, je le vois ce matin ramasser les artichauts avec patience et application. L’impatience qu’il ressentait à l’école l’a quitté. Il avance entre les lignes calmement et son attention me donne envie de sourire. Il a dans son dos une corbeille en plastique léger dans laquelle il dépose les artichauts qu’il cueille.
Comme le petit pêcher sauvage, le garçon poursuit avec attention son travail.
Le petit arbre, lui, fabrique de petits fruits durs dont il ne sait s’ils seront bons, mais il y met toute son ardeur de pêcher.
La pluie a lustré les feuilles du tulipier et tout au jardin, l’herbe surtout, chante ses bienfaits.
Je me suis aventurée jusqu’à traverser la route.
Tout sent bon.
Il pleuviote doucement sur les oliviers et les pivoines du voisin.
Quelqu’un a abandonné une pomme de terre cuite à l’entrée de l’oliveraie.
Un sourire de plus !

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