mardi 14 avril 2020

Chronique s du vivant : Le vent me souffle


(26)

Le vent me souffle.
De rester où je suis. De prendre pied. 
Pas perdre le nord, rester au Sud.
Surtout ne pas s’agacer de tous ces mouvements d’impatience.
Le vent me souffle.
De tenir tête. 
D’entendre les voix aimées, de voir les arbres secoués, de sentir le jasmin de Tunisie dans le jardin.
Tout est ici, dit le vent, je te l’apporte.
Nous restons, lui et moi, dehors et dedans.
La voisine a éteint sa lampe et le soleil l’a remplacée.
Nous avons devant nous un pré où courir, s’allonger, danser.
Le vent me souffle : patience.
La langue est généreuse et ne compte pas ses mots. Fais comme elle.
À quoi bon t’exténuer à compter sur tes doigts ce que tu n’entends pas ?
Le vent te donnera le bon rythme !



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