lundi 25 novembre 2013

Les cantons suisses à la cantonade?

Tu aimes les biscômes? ai-je demandé à mon parent, ce matin au petit déjeuner.
Je ne sais pas ce que.
Ce sont des biscuits de Noël.
Pas ici.
Non, en Suisse, pain d'épices, miel, vin cuit, cannelle.
Ressemble ce mot à biscotte.
Oui, mais très gourmande alors. Pas régime.
Non. Mais nous ne sommes qu'en novembre.
Vrai. Mais décembre approche.
Ne crie pas si fort. Tu veux informer les voisins à propos de ce biscôme?
Tant va le biscôme à Noël que.
Tu parles à la cantonade?


Justement ce mot.

D'origine suisse.
Pas du tout, ai-je immédiatement rétorqué.
Pourtant les cantons, c'est une invention politique helvète.
Oui, mais là, étymologie oblige.
Alors?
Il est entré dans la langue au XV° siècle. Entré comme un invité plus qu'un intrus. On avait besoin de lui.
Et?
Venu de Provence, cantonada, d'un angle de la pièce. Un angle, c'est un canton.
Comme en Suisse.
C'est vrai, en 1291, le mot canton apparaît dans le serment du Grütli.
Et le mot cantonade?
Le théâtre a eu aussi besoin de lui, alors il a grimpé sur les planches et le voilà aux quatre angles criant.

Bosseigne rit. Il ne me croit pas. L'origine des mots, une foutaise. Pourtant souvent un vrai chemin vers l'avenir.

Tu parles suisse? a questionné mon parent.
Non, je me cantonne à ma langue et un peu l'italien.
Pas le même mot: cantonade et se cantonner?
Pas tout à fait le même, mais l'orthographe fausse piste est fréquente en français. A nous de la dompter. Tu vois ce que cette lettre P intercalée inaugure comme errance étymologique peu logique.
En latin je sais! Domitare.
Se cantonner: rester dans les angles donc.
Il y en a quatre, alors?
Pour moi deux suffisent pour trouer l'inconnu comme dit mon ami Patrick.

Cette fois la balle est dans mon angle.
Bosseigne me regarde avec une sorte d'admiration.
S'écrie: tu as gagné, joyeusement.
A la cantonade il ajoute: ma parente est une fine mouche, et se lève et s'en va.
La journée commence.
Voilà.


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