jeudi 17 septembre 2020

Pélopée, pour Xavier Makovski

 

Pélopée, murmure Ich, petite proie de mon désir. Quand je lis un poète, il faut toujours que je lui vole quelque chose. Là, c’est Pélopée. Demain, ce sera autre chose. Quant à la mer, on ne peut rien lui voler. Ni sa couleur, ni le sel qui couvre le corps quand on la quitte après un bain prolongé. L’adjectif vineuse, c’est à Homère qu’on le vole, pas à elle.

À cette ville pourtant, je ne volerai rien. Ou alors pour détruire ce qui la défigure si salement. Entrées de ville, bâtiments neufs suintant leur pourriture prochaine, centres commerciaux mourants remplacés plus loin par d’autres qui agoniseront à leur tour. Rien à sauver depuis l’ancien quartier des pêcheurs jusqu’à la corniche et au-delà.

Seul ce mot de pélopée donné (ou plutôt volé) par l’ami X. Voilà que je parviens à  penser à peine une phrase, se dit Ich, ça ne va pas fort.

Pourtant la joie d’avoir vu la mer depuis le haut de la ville, aide à résister à l’envie d’aller dormir illico, pense encore Ich et puis, je peux encore dorloter la pélopée, petite abeille tueuse .

Nul ne peut l’en empêcher, en effet.

 

tarot sd

 

 

 

1 commentaire: