Assassiner,
tuer la poésie en écrivant sans compter.
Je marche, je
dis je parce que deux genoux les miens m’entraînent dans les vergers.
Je les suis, je
suis eux, nous sommes deux ensemble(s).
Nous, noués, nous-eux.
Nous avançons
dans le paysage plat qui entoure la maison où les genoux et le reste de mon corps,
ma tête aussi et les idées qui se trouvent non pas dedans, mais derrière,
habitons.
En marchant on
compte beaucoup sur ses genoux, on compte en soi, dans sa tête le nombre de
pas, les maisons, les gens qui se trouvent sur les chemins ou dans les oliviers
occupés à les tailler puisque c’est la saison, en fait on ne sait plus en
quelle saison on est, me dit M.Étienne. Heureusement le vent rafraîchit sans
brûler les bourgeons. Disons-nous, lui occupé à me serrer la main et moi,
occupée à lui sourire en acquiesçant.
Il compte sur
moi pour que dans les mots échangés, ni l’un ni l’autre n’en dirons plus qu’il
n’en faut.
Nous épargnant l’impair fâcheux.
Quand on
marche, on écrit en silence et quelquefois à voix haute, mais jamais on ne
dessine. Ni en silence ni en parlant ; le dessin ne se parle pas en
marchant.
Ça non plus, je
n’en dis rien au voisin qui taille ses oliviers.
Ce sont les
poèmes aux vers impairs, ceux de Verlaine, qui souvent font signe.
Parce que je ne
sais pas compter ?
Nous
recherchons la meilleure forme à donner à.
Des tas de
choses, une robe, un dessin, un poème.
Les ciseaux
servent à.
Couper,
compter.
L’exacte forme
à trouver.
5 février