Quand le livre est arrivé, j’ai cuit deux pains. J’avais
planté une rhubarbe quand la maison d’édition m’avait écrit pour accepter le
manuscrit des Autobiographies de la faim.
Mon ami Denis Hirson a souvent insisté sur la nécessaire ritualisation des
gestes de notre existence. Alors cuire deux pains en hommage à la faim et une
plante pour honorer un nom.
La huppe sur la route, le guêpier envolé au-dessus de
l’auto, autant d’accompagnements, tels les livres sur la table qu’on déplace de
temps en temps, ouverts et refermés, montés à l’étage, redescendus, déposés
près de soi, à côté de l’ordinateur-ordonnateur des matins. Animal lové contre
soi, enfui au jardin, mort sur la route. Animaux de toute espèce. Sangliers
tueurs tués. Loir coupé en deux par le chat. Poule noire légère, si légère
qu’elle en est morte. Insectes que je n’attrape pas pour les ficher avec une
épingle dans un carnet d’entomologiste, tel que le raconte Romain Bertrand des
amateurs du XIX° siècle qui recherchaient la meilleure manière de tuer sans
abîmer le bel insecte qu’ils avaient attrapé.
Je retrouve ce matin une ébauche d’herbier commencé
cet été. La mort des fleurs, lavandes, parachute d’érable, vraiment ?
19 août
Un beau titre pour un livre qui, on le devine doit parler "des" faims et de leurs histoires (puisqu'autobiographies, au pluriel), et qui d'autre part reconnaît "le" phénoménal problème de la faim. Il me fait penser à un autre beau titre d'un livre beau et utile (scientifique mais pas seulement !), "Pourquoi j'ai faim" de Marie Thirion.
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