jeudi 26 octobre 2017

"Les morceaux qui ne se joignent pas sont aussi ceux de la bibliothèque.."Sébastien Rongier

De quelle bibliothèque perdue sommes-nous les morceaux éparpillés?
Et comment les joindre entre eux, ces morceaux si divers, de forme et d'importance si différentes?
Et lorsque nous nous baissons pour les ramasser, à la recherche de quoi sommes-nous?

Beaucoup de questions.
Trop.
Les laisser reposer.
Comme nos corps, nos esprits, nos gestes.
Attendre que vienne l'étincelle qui lie tout ce fatras et en fasse autre chose que ce brouillard/brouillon.

Et ensuite. Plus tard.
Les reprendre une par une.
A la lumière peut-être de cette réflexion:
"Quitter sa langue, voilà bien le voyage impossible et inespéré, quitter sa langue tout en continuant de la parler. N'est-ce pas cela qu'on appelle poésie ?" a écrit Pascal Gibourg à propos d'Henri Michaux.

Miro, Louisiana, Danemark

Depuis trois semaines je parle autre. J'écoute autre.
Autres langues. Allemand, anglais, danois même.
Autres qui parlent autour de moi. Autres langues.

D'abord à la première question, Babel.
Et ces morceaux, les mots.
Une langue serait la troisième réponse.

Mais d'abord reposer le corps, puis l'esprit. Les deux ensembles allongés.
En bordure de forêt. Noire comme la nuit.
Fantôme d'Heidegger à éloigner. Avec d'autres. Lui opposer les présences douces à faire naître.
En frottant l'une contre l'autre ses mains.

Le Petit, celui qui dit le monde avec une plume.
Pour l'heure, laisser la fenêtre ouverte au souffle.
Pour le dormeur l'air est nécessaire au songe.


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